NOS 4 PORTRAITS DE FEMMES POUR LA SEMAINE DU 23 MARS 2020 - #JOURNÉEINTERNATIONALEDESDROITSDESFEMMES

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Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes du 8 mars, nous vous présentons pendant un mois une galerie de portraits de femmes qui font l’ISAE-SUPAERO. L’occasion de leur demander comment elles perçoivent la place des femmes dans les sciences et dans la société.

Cette semaine, nous mettons à l’honneur :
- Amandine Cortier, élève ingénieur en deuxième année.
- Raphaëlle Roy, enseignante-chercheuse en Neuroergonomie au sein du DCAS (Département Conception et Conduite de véhicules Aéronautique et Spatiaux).
- Jacqueline Cohen-Bacrie, ingénieure en chef « France » sur le programme A350.
- Marie Petureau, gestionnaire au bureau de la scolarité de la Direction de la Formation Ingénieurs.

SOMMAIRE

Marie Petureau : publié le 30 mars 2020

Jacqueline Cohen-Bacrie : publié le 28 mars 2020

Raphaëlle Roy : publié le 26 mars 2020

Amandine Cortier : publié le 24 mars 2020


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Marie Petureau

Quel poste occupez-vous et qu’est ce qui a été déterminant pour vous dans votre parcours ?

Je suis gestionnaire au sein du bureau scolarité de la Direction de la Formation Ingénieurs (DFI). J’ai différentes missions comme la diplomation, le suivi administratif des élèves et une participation active à la Remise des diplômes. Je m’occupe aussi des droits de scolarité des élèves en cycle ingénieur en lien avec les services financiers et la Direction des Relations Internationales (DRI). Je prépare et diffuse aussi les informations sur la vie étudiante aux élèves lors de leur arrivée ; un peu sur le principe d’un « welcome desk ». Je pense qu’avoir créé une microentreprise et d’avoir travaillé à l’international ont été des plus dans mon profil professionnel pour obtenir ce poste.

Qu’est-ce qui vous semble important pour l’avenir ?

L’indépendance est clairement un facteur important.
Être indépendante ne veut pas dire être seule, mais être capable de s’émanciper à partir de ses compétences, de ses connaissances, de ses rencontres et de ce que l’on attend de nous.
Professionnellement ça se traduirait par se renouveler, pas forcément dans un autre domaine, mais simplement juste en redéfinissant les lignes de son poste, prendre des initiatives et apprendre de nouvelles choses. Personnellement, j’aimerais savoir le moment où il faut que je sorte de ma zone de confort et être en mesure de rebondir.

Est ce qu’il y a des femmes qui vous inspirent, qui vous servent de modèle ?

Je trouve admirable les personnes qui font preuve d’initiative, qui portent un message et qui sont en cohérence avec ce qu’elles pensent, elles forcent mon respect. Je pense à beaucoup de monde dans ce cas-là : Letizia Battaglia, photojournaliste italienne spécialisée dans la lutte contre la Mafia, Vincent Mugnier, photographe animalier de la faune sauvage, l’autrice Pénélope Bagieu (BD les Culottées…), la chanteuse et compositrice française, Jeanne Added…

Quels sont à votre avis les leviers à activer pour améliorer la place et la part des femmes dans la société, le monde du travail, et les sciences technologiques ?

L’éducation est un des leviers majeur pour améliorer la place et la part des femmes dans la société, le monde du travail... C’est un levier nécessaire et atteignable. Cela doit d’abord passer par la déconstruction des schémas sociaux-culturels qui nous conditionnent à avoir un comportement et une vision « genré ». Un exemple classique :"les filles sont forcément moins bonnes en maths ». A force de le dire, de le penser, elles s’en persuadent également et ne poursuivent pas, ou pire, n’étudient pas la matière à l’école. C’est un phénomène qui est souvent inconscient. Le sexisme est intégré. Je pense qu’à ce sujet je pourrai en écrire plus de trente lignes… Une chose aussi indispensable à mes yeux pour faire bouger les choses rapidement sont l’égalité des salaires ainsi que l’égalité du congés parental entre les deux parents !

Lien vers sa page professionnelle LinkedIn ici.


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Jacqueline Cohen-Bacrie

Quel poste occupez-vous et qu’est ce qui a été déterminant pour vous dans votre parcours ?

Je suis aujourd’hui Ingénieure en chef « France » sur le programme A350, cela signifie, pour mon périmètre technique, être garant de la définition de l’avion et de ses évolutions ainsi que de sa sécurité tout au long de sa vie opérationnelle en Compagnies Aériennes.
Les études, que ce soit les classes préparatoires ou l’école d’ingénieur nous donnent une grosse capacité de travail et d’absorption technique. Ensuite il faut se construire et prouver que l’on sait aller de l’avant, nouveaux postes, nouveaux challenges, management d’équipes ou de projets, capacité de gestion de situations de stress et de tensions pour lesquelles les femmes sont tout aussi efficaces même si leurs façons d’aborder ces situations sont différentes… Il faut donc prouver ses capacités et avoir la chance de rencontrer des managers qui vous font confiance !

Qu’est-ce qui vous semble important pour l’avenir ?

J’ai une grande curiosité technique et j’ai toujours cru à la compétence comme un moteur de progression. Il faut rester ancré dans le réel. Aujourd’hui la communication, la forme, deviennent beaucoup plus importantes, exacerbées par le développement des « médias numériques ». Il est, alors encore plus essentiel, dans nos métiers techniques, de revenir sur le fond, grâce à nos capacités d’appréhension globale des sujets et de synthèse acquises tout au long de nos études et développées dans nos parcours professionnels. À ce stade de ma carrière, il est important pour moi de pouvoir transmettre ma passion pour l’aéronautique, mon expérience, mes valeurs et notamment le goût du « travail bien fait »

Est ce qu’il y a des femmes qui vous inspirent, qui vous servent de modèle ?

Il est certain que j’ai entendu, avec envie, parler des exploits de Jacqueline Auriol et de sa rivale Jacqueline Cochran. Elles volaient toutes deux enchainant les records, altitude, vitesse...

Mais plus près de moi, c’est Suzanne Puech, « SUPAERO 1964 » et seule femme de sa promotion, qui a accompagné les premières années déterminantes de ma carrière. J’ai travaillé dans son département et partagé avec elle de beaux moments de complicité. Elle a eu un parcours et une progression que j’admirais. Dans son dernier poste en tant que directeur des études, chose exceptionnelle pour une femme à la fin des années 80, j’ai pu constater, malgré sa compétence reconnue, le manque de bienveillance de ses collègues hommes. Elle m’avait confié combien parfois ceux-ci pouvaient être « durs » !

Quels sont à votre avis les leviers à activer pour améliorer la place et la part des femmes dans la société, le monde du travail, et les sciences technologiques ?

Je pense que dans le monde des ingénieurs historiquement masculin et dans l’aéronautique en particulier où les attitudes machistes étaient courantes, les choses changent quand on peut voir les femmes à l’œuvre. Elles sont alors leurs meilleures ambassadrices. La discrimination positive a permis d’accélérer le mouvement, même si cela reste à mon avis un écueil potentiel : il faut éviter la caricature. Le plus important est que chacune affiche son ambition, l’industrie est maintenant prête à l’entendre.

Malgré tout, notre société garde parfois encore beaucoup de préjugés, et encore trop de parents pensent, très sincèrement, qu’ingénieur n’est pas un métier de fille. Votre initiative de portraits doit permettre de faire passer ce message largement : les femmes ingénieurs s’épanouissent pleinement dans leurs métiers.


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Raphaëlle ROY

Quel poste occupez-vous et qu’est ce qui a été déterminant pour vous dans votre parcours ?

Je suis Enseignante-Chercheuse en Neuroergonomie au sein du DCAS (Département Conception et Conduite de véhicules Aéronautique et Spatiaux), cheffe de programme du Certificate in Neuroergonomics and Human Factors, responsable de plusieurs modules dans la formation ingénieur, dans le master of science et un advanced master. J’encadre aussi plusieurs post-doctorants, doctorants et stagiaires. Ce qui a été déterminant d’après moi pour obtenir ce poste ont été, ma motivation, et mon adaptabilité aux mobilités géographiques et thématiques.

Qu’est-ce qui vous semble important pour l’avenir ?

Il me semble important que le gouvernement et les institutions continuent de faire confiance aux chercheurs et aux enseignants. Il est nécessaire, surtout, qu’ils renforcent leur aide en leur allouant plus de moyens, notamment pour sécuriser les emplois afin de permettre aux personnels de s’épanouir, ce qui n’aura qu’un impact positif sur la qualité de la recherche et des enseignements dispensés.

Est ce qu’il y a des femmes qui vous inspirent, qui vous servent de modèle ?

Je n’ai pas un caractère de fan, et il m’est donc difficile d’identifier qui parmi toutes les femmes de ma famille, mes amis et collègues ou les personnages célèbres m’a le plus influencée. Mais je pense qu’avoir eu la chance de grandir en Europe au 20ème et 21ème siècles, et d’être formée par des personnes passionnées par leur métier m’a permis de me construire des modèles sains, qui m’ont toutefois biaisée positivement dans mes schémas de pensée. En effet, j’ai toujours du mal à comprendre comment on peut encore avoir de telles inégalités de genre en 2020 en France.

Quels sont à votre avis les leviers à activer pour améliorer la place et la part des femmes dans la société, le monde du travail, et les sciences technologiques ?

La transparence. Il me paraît crucial que soient connus les salaires des personnels de tout genre et de tout grade, afin de mettre en lumière les inégalités salariales que ce soit dans le privé mais aussi et surtout –puisqu’on en parle très peu- dans le public. Cet affichage est d’autant plus important pour les contractuels car ce statut permet plus de variabilité sur les salaires, aussi bien lors de l’embauche que lors des reconductions de contrat, que pour celui des fonctionnaires. Une fois cette transparence mise en place, comme c’est par exemple le cas au Canada, il faut travailler sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Je pense que nous avons beaucoup à nous inspirer des pays nordiques qui mettent en avant l’efficacité au travail plutôt que le temps de présence, et qui valorisent le temps alloué à la vie privée et ses bénéfices sur la qualité du travail.

SA BIO

Raphaëlle est Professeur associé à l’ISAE-SUPAERO en Neuroergonomie et calcul physiologique, depuis 2016 et possède un Doctorat en Neurosciences cognitives et traitement du signal, Université Grenoble Alpes et CEA-LETI 2015 et Maître de conférences certifié en neurosciences depuis 2016. Elle est enseignante-chercheuse en Neuroergonomie et facteurs humains au sein du Département Conception et Conduite de véhicules Aéronautique et Spatiaux (DCAS). Son groupe conduit des recherches sur l’erreur humaine dans le but d’améliorer la performance et la sécurité dans les systèmes à risque tel que l’aviation. (Systèmes de conduite/contrôle plus sûrs pour systèmes aérospatiaux).

Elle est aussi :
- cheffe de programme du Certificate in Neuroergonomics and Human Factors,
- responsable de plusieurs modules dans la formation ingénieur, dans le master of science et un advanced master.
- encadre plusieurs post-doctorants, doctorants et stagiaires

et

- auteure et co-auteure de nombreuses publications scientifiques dans son domaine de recherche en Neuroergonomie, calcul physiologique, interfaces cerveau-ordinateur passif, technologie neuroadaptive : caractérisation de marqueurs physiologiques et développement d’outils méthodologiques pour effectuer la surveillance de l’état mental, l’évaluation de la qualité et l’adaptation des systèmes implicites pour les applications aéronautiques et spatiales.

Dernières actualités :
- Soutenance de thèse par Kevin Verdière le 19 décembre ! Le jury était composé du Pr Stephen Fairclough (Liverpool, UK), du Dr Anne-Marie Brouwer (TNO, Soesterberg, NL) et du Dr Fabien Lotte (INRIA, Bordeaux, France).

- L’article "A pBCI to Predict Attentional Error Before it Happens in Real Flight Conditions" de F.Dehais, R.Roy et al. a remporté le prix du meilleur article lors de l’atelier BMI de la conférence IEEE SMC à Bari, en Italie, en 2019.

Sa page professionnelle : personnel.isae-supaero.fr/raphaelle-n-roy-211/


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Amandine CORTIER

Que faîtes-vous à l’ISAE-SUPAERO et qu’est ce qui a été déterminant dans votre parcours ?

Je suis élève ingénieur en deuxième année. J’ai pu intégrer cette école par deux ans de classe préparatoire et un bon niveau en sciences.

Qu’est-ce qui vous semble important pour l’avenir ?

Je souhaiterai pouvoir me sentir impliquée dans mon travail et être éthiquement en accord avec celui-ci tout en ayant une vie privée épanouie. Pour moi il est essentiel d’avoir constamment de nouveaux projets motivants et stimulants autant dans la vie professionnelle que dans la sphère privée. De façon plus large, je pense que l’enjeu majeur de ces prochaines années est le réchauffement climatique. Nous en connaissons les conséquences néfastes. Le grand défi qui nous attend sera de les limiter au maximum, en commençant dès maintenant et dans tous les domaines.

Est ce qu’il y a des femmes qui vous inspirent, qui vous servent de modèle ?

J’admire beaucoup de femmes pour leurs engagements et leur détermination, notamment Florence Arthaud, navigatrice française et première femme victorieuse de la route du Rhum. Elle a triomphé à l’époque où le milieu de la voile était très majoritairement masculin. Mais de façon plus générale, les personnes les plus inspirantes, sont celles que je côtoie au quotidien, mes amis, des connaissances, mes professeurs… Des personnes qui ont toujours le sourire aux lèvres, des projets plein la tête et de l’énergie à revendre quel que soit les situations. Ce sont des personnes qui savent s’investir dans un projet auquel elles croient et qui se donnent les moyens de le réussir grâce à leur enthousiasme et à leur motivation. Je pense que la première étape de la réussite d’un projet est déterminée par notre état d’esprit, plus il est bon, meilleures sont les chances de succès.

Quels sont à votre avis les leviers à activer pour améliorer la place et la part des femmes dans la société, le monde du travail, et les sciences technologiques ?

Le meilleur moyen d’améliorer la place des femmes dans la société est d’arrêter de vouloir faire rentrer la femme dans le moule du travailleur masculin classique. Au lieu d’essayer de gommer sans cesse les différences homme-femme, il faut les assumer et les valoriser. Je ne pense pas qu’un monde idéal soit un monde où il y ait autant de femmes que d’hommes dans les sciences technologiques mais plutôt un monde où chaque personne aura pu choisir son métier sans pression sociétale, sans a priori, et en soit pleinement satisfait.

Il est évident qu’aujourd’hui il faut continuer le travail de sensibilisation pour que les jeunes filles envisagent les métiers scientifiques au même titre que les garçons. Mais il faut valoriser tous les métiers à consonance plus féminine, comme les métiers d’aide à la personne, du service…un travail toujours pas enclenché selon moi. Une femme ou un homme ne devrait pas se sentir plus fièr(e) d’être ingénieur(e) qu’assistant(e) social(e). Il me semble que la société, en France, donne aujourd’hui une plus-value au métier historiquement masculin.

SA BIO

Amandine est en deuxième année du cursus ingénieur. Elle envisage de s’orienter en dernière année, vers le domaine ENERGIE, TRANSPORT et ENVIRONNEMENT. Elle prévoit une césure en Argentine et un engagement dans une association en Amérique du Sud pour les 6 derniers mois.

Activités associatives et culturelles :
- Secrétaire du Bureau des élèves
- Membre de SUPAERO4EARTH, club qui agit en faveur du développement durable
- Membre du club Solidaire

Activités sportives :
- Rugby et Handball
- Vol à voile avec le club planeur
- Voile légère et habitable avec le club de voile et en famille

À l’extérieur :
- Cheftaine Scouts et Guide de France

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