Stratégie bas carbone : L’ISAE-SUPAERO, quelle méthode ?

Il est nécessaire d’avoir une méthode claire pour prendre en compte les impacts climatiques des établissements d’enseignement supérieur. Au travers de cet article, nous souhaitons détailler celle appliquée en interne à l’ISAE-SUPAERO dans le double objectif d’être transparent sur notre démarche et de diffuser notre retour d’expérience.

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Quelle méthode pour mesurer ces émissions de GES ?

actu 2 bas carbone

Comme nous l’avions évoqué dans l’article précèdent, la première étape d’une stratégie bas carbone visant à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) est de les mesurer.
Pour cela, différents outils existent à l’échelle nationale ou internationale. A l’ISAE-SUPAERO, nous nous sommes orientés vers le Bilan Carbone (qui est la méthode la plus utilisée en France et dont la licence est gérée par l’Association Bilan carbone)

Le bilan carbone en quelques mots : cette méthode vise à réaliser un inventaire des biens et services consommés au sein d’un champ/périmètre donné. Une fois cet inventaire effectué, chacun de ces biens et services est multiplié par un facteur d’émission (basé sur des analyses de cycle de vie pour différents type de produits, matières, etc. La base qui fait référence en France est la base carbone de l’ADEME). Une fois ces étapes réalisées, nous obtenons une estimation des émissions de GES émises par les actions prises en compte dans l’inventaire initial.
Vous l’aurez donc compris, la variable cruciale est la définition du périmètre sur lequel nous réalisons notre inventaire.

Légalement, les établissements comme l’ISAE-SUPAERO doivent effectuer un bilan de gaz à effet de serre tous les 3 ans sur un périmètre relativement restreint (scope 1&2) couvrant essentiellement leurs consommations d’énergie liées aux transports ou à l’usage des bâtiments (gaz, réseau de chaleur, électricité, pétrole…). Ce périmètre minimaliste ne permet toutefois pas de mesurer l’ampleur des impacts induits par une activité (de l’ordre de 20% seulement des émissions réellement induites seraient comptabilisées).

Au sein de l’enseignement supérieur, certains établissements (à l’image des Mines de Saint Etienne) ont rapidement compris l’enjeu d’élargir le périmètre en incluant notamment les déplacements professionnels voire domicile-travail pour avoir une vision cohérente sur leurs impacts. Toutefois, l’absence de cadre légal sur ce sujet a induit une pluralité de périmètre plus ou moins dépendant des activités et de l’organisation de ces entités. Cette variété de périmètre et l’absence de cadre commun mène à des comparaisons difficiles des chiffres des bilans carbone, à l’oubli (volontaire ou non) de postes d’émission significatifs et à des communications parfois critiquables de la part de certains acteurs…

Pour éviter cela, nous exposons ci-dessous notre méthodologie dans l’objectif d’avoir des retours critiques et conseils, d’être transparents sur les chiffres que nous publierons et faire bénéficier à la communauté de l’ESR de notre retour d’expérience.

Quelle méthode à l’ISAE-SUPAERO ?

Au travers de cette mesure de nos émissions, nous souhaitions réaliser plusieurs objectifs :

  • Définir le périmètre le plus exhaustif possible dans l’objectif d’estimer les postes d’émission de GES significatifs et d’avoir une vision globale sur nos impacts
  • Appliquer une démarche scientifiquement rigoureuse à l’image de la formation que l’on transmet à nos étudiants
  • Pouvoir déduire de ce bilan carbone des objectifs de réduction de nos émissions ambitieux et réaliste

Par conséquent, notre périmètre inclut les émissions induites sur l’ensemble de notre campus physique (22 hectares comprenant les bâtiments d’enseignement, nos laboratoires de recherche, les résidences étudiantes et le restaurant) et de nos bâtiments loués (aérodrome de Lasbordes), les émissions induites par les activités professionnelles de nos personnels (de soutien (250 personnes) ou nos équipes de recherche (250 personnes)) et les émissions induites par les étudiants dans le cadre de leurs études (y compris césure).

Concrètement, cela nous fait donc considérer dans notre périmètre l’ensemble des achats, les transports (déplacements professionnels, mobilité internationale étudiante, domicile-travail), la consommation d’énergie (de nos bâtiments d’enseignement, des résidences, du restaurant), les immobilisations, l’alimentation (consommé dans notre restaurant universitaire), le numérique, les déchets et la production de froid.

Même si nous avons souhaité être exhaustif, on peut d’ores et déjà souligner quelques limites de ce périmètre qui seront améliorées dans les bilans carbone futurs :

  • Sur le numérique, nous n’avons réussi à considérer que les services facturés à l’Institut ce qui occulte toute une partie des services utilisés
  • Sur la consommation de bâtiment, une partie de nos personnels travaillent dans un laboratoire partagé entre plusieurs établissements (Institut Clément Ader). Lequel a été exclu du périmètre
  • Les mobilités internationales ne tiennent pas en compte des effets d’aubaine et des déplacements de proches (famille/ami) induits

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