« World Alumni Day » : 3 questions à Aude Vignelles, alumni 1991 du diplôme d’Ingénieur Constructions Aéronautiques de l’ENSICA

Carte d’identité

• Nom, prénom : Aude VIGNELLES
• Nationalité : Française (et Australienne)
• Pays de résidence : Australie
• Poste, entreprise : Directrice, Vignelles Space Pty Ltd et Senior Advisor pour Bryce Space Global
• Secteur : Spatial
• Formation suivie à l’ISAE-SUPAERO : Diplôme d’Ingénieur de Constructions Aéronautiques ENSICA
• Année de diplomation : 1991

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai débuté ma carrière au sein de l’Agence Spatiale Européenne aux Pays-Bas, où j’ai rapidement été nommée Responsable des tests pour la mission X-ray Multi-Mirror (XMM), le plus grand programme spatial scientifique de l’ESA à l’époque.

Je suis ensuite partie à Londres, où j’ai mené avec succès l’intégration du premier centre de diffusion numérique terrestre au monde (ONdigital). J’ai poursuivi dans ce domaine en Australie, avant de devenir Vice-Présidente de Technicolor, supervisant l’ensemble des programmes dans la région Asie-Pacifique.

De retour au domaine spatiale en tant que Directrice Exécutive des Opérations Satellites NBN (National-Broadband-Network), j’ai ensuite été sélectionnée pour devenir la première Directrice de la Technologie de l’Agence Spatiale Australienne, où j’ai joué un rôle clé dans l’élaboration des feuilles de route techniques de la stratégie spatiale civile, la définition et la gestion des programmes spatiaux de l’agence, ainsi que la mise en œuvre d’activités nationales et internationales.

Aujourd’hui, je suis Directrice de Vignelles Space, et fournis des services professionnels et des solutions d’expertise aux gouvernements et industries spatiales dans tous les aspects des programmes spatiaux et dans le monde entier.

Pourquoi avez-vous souhaité faire une carrière à l’international ?

J’ai toujours aimé voyager, découvrir d’autres cultures et explorer de nouveaux horizons. Très tôt, j’ai été marquée par le fait que les grands projets spatiaux ne sont souvent réalisables qu’à travers des coopérations internationales solides. Voir le décollage de la première Ariane en décembre 1979 m’a fait prendre conscience de cette réalité dès mon plus jeune âge.

Il y a des opportunités qu’il faut savoir saisir, comme partir à Londres pour suivre mon partenaire, mais aussi oser créer et entreprendre : partir en Australie a été une envie d’aventure que nous partagions lui et moi, et où nous sommes devenus parents de trois garçons formidables.

L’international nous apprend tant de choses : une nouvelle manière d’aborder les problèmes, l’enrichissement des solutions grâce à la diversité des perspectives, mais aussi un développement personnel profond.

Que donneriez-vous comme conseil à quelqu’un qui souhaite faire une carrière à l’international ? Ou un mot qui définirait votre parcours ?

Soyez motivé, engagé et passionné.

Quand on décide de s’expatrier, il y a une phase d’émerveillement, mais aussi d’énormes défis. En arrivant en Australie, j’ai immédiatement été séduite par le pays, mais professionnellement, le spatial me manquait terriblement. Il n’y avait pas d’agence spatiale à l’époque, alors j’ai contribué à sa création et j’en suis devenue la première CTO – un poste de rêve !

Lorsque l’on est convaincu d’être sur la bonne voie, que l’on a une vision claire et une passion profonde, il faut la tester autour de soi, l’affiner, la perfectionner et enfin la réaliser. Travailler à l’international exige de la résilience, de l’adaptabilité et une volonté de sortir de sa zone de confort. C’est un parcours qui peut être exigeant, mais aussi incroyablement enrichissant, tant sur le plan professionnel que personnel.

Ne laissez pas les obstacles freiner votre ambition. Si vous croyez en votre projet, n’abandonnez jamais !