Rencontre avec Louis Amigues doctorant ISAE-SUPAERO dans le domaine du contrôle des systèmes d’airs avions
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Pouvez-vous nous dire d’où vous venez et quel était votre parcours académique avant la thèse ?
Je suis né à Saint-Julien en Genevois, une petite ville des Alpes françaises, avant de grandir en voyageant autour du monde sur un bateau à voile. Ensuite, j’ai passé mon adolescence à Tahiti avant de revenir en France pour mes études.
J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur au département de Génie Mécanique avec une spécialisation en Ingénierie des Systèmes à l’INSA de Toulouse. J’ai eu une première experience professionnelle comme Ingénieur de Recherche à l’Institut Clément Ader, un institute de recherche spécalisé en mécanique. Puis, je suis venu à l’ISAE-SUPAERO pour ma thèse.
Pourquoi faire une thèse et pourquoi l’ISAE-SUPAERO ?
Au début, j’étais reticent à faire une thèse, mais ma première expérience professionnelle comme ingénieur de recherche pendant un an et demi a été décisive dans mon choix. Cela m’a donné un aperçu de la communauté scientifique et la plupart de mes collègues de travail étaient des doctorants, discuter avec eux quotidiennement à propos de leurs expériences m’a rassuré.
Pour moi, un doctorat est une formidable opportunité pour mettre à profit l’ensemble de mon expérience et de mes connaissances dans un projet ambitieux et de développer de nouvelles compétences. J’ai toujours été intéressé par le milieu aéronautique et spatial et l’ISAE-SUPAERO et son excellence académique dans ces domaines m’a semblé être l’endroit parfait pour ma thèse.
Pouvez-vous nous expliquer brièvement le sujet de votre thèse ?
Je travaille sur les systèmes d’airs des avions qui fournissent de l’air avec des conditions appropriées en pression, température et humidité pour les passagers, ces systèmes peuvent servir pour le dégivrage ou le démarrage de générateurs auxiliaires. Ces systèmes présentent un phénomène physique, non désiré, nommé l’hystérésis qui fait que l’état du système dépend de son passé, ceci rend le contrôle des systèmes difficiles.
Pour vulgariser ce phénomène, prenons l’exemple du chocolat. Imaginez une tablette de chocolat posée sur votre table et une température ambiante de 25°C. Le chocolat est sous forme de tablette, son état est solide. Si vous souhaitez que le chocolat change d’état et devienne liquide, vous le chauffez et il fond, son état est maintenant liquide. Si vous laissez ce chocolat fondu sur votre table, sa température va redescendre à 25°C et pourtant il va rester liquide. Si vous souhaitez une tablette de chocolat de nouveau, vous allez devoir le refroidir, il va se solidifier et lorsqu’il va revenir à température ambiante, il restera solide. Ainsi, l’état du chocolat (solide/liquide) à 25°C dépend de son passé (réchauffé/refroidi).
L’objectif de ma thèse est de comprendre toutes les variables qui contribuent à hystérésis dans les systèmes d’airs et de proposer une solution technologique sous forme de loi de contrôle pour compenser ce phénomène. Également, ma thèse fait l’objet d’un financement CIFRE, il s’agit d’un partenariat entre un industriel, Liebherr-Aerospace Toulouse dans mon cas, et un laboratoire, l’ISAE-SUPAERO. Cela résulte souvent en un sujet de recherche appliqué et une expérience en entreprise de trois ans non négligeable.
Comment trouvez-vous la vie à Toulouse ?
Toulouse est une ville à taille humaine dynamique et étudiante. Elle a aussi l’avantage d’être assez proche de la montagne et de la mer pour des activités outdoors. Même après 7 années ici, je prends toujours beaucoup de plaisir à arpenter la ville et ses étroites rues de briques rouges.
Quel est votre projet pour après la thèse ?
J’hésite toujours beaucoup entre de nombreux domaines comme l’aéronautique ou le spatial, par lesquels j’ai toujours été intéressé. Mais maintenant ma conscience écologique me questionne sur des domaines comme les énergies renouvelables et le transport. En tout cas, je pense que mon doctorat me donnera les clés pour travailler dans n’importe quel domaine.