Rencontre avec Baptiste Chide doctorant ISAE-SUPAERO qui travaille sur un microphone martien
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Pouvez-vous nous dire d’où vous venez et quel était votre parcours académique avant la thèse ?
J’ai grandi au Mans, et j’ai toujours été passionné par l’exploration spatiale. Lorsque j’ai pu intégrer l’ISAE-SUPAERO après mes années de classes préparatoires au Lycée Montesquieu du Mans, j’ai directement voulu transformer cette passion en projet de carrière. J’ai fait en sorte de me rapprocher au plus vite du monde du spatial en choisissant les options qu’il fallait. Cela m’a permis d’acquérir le bagage technique permettant de comprendre la complexité d’une mission et des instruments scientifiques.
Pourquoi faire une thèse et pourquoi avoir choisi l’ISAE-SUPAERO ?
"Pendant mes années à l’ISAE-SUPAERO, j’ai effectué plusieurs stages dans des laboratoires de recherche sur des sujets liés aux planètes du système solaire : la haute atmosphère de Jupiter, le vent sur Mars… La passion particulièrement communicative de mes maîtres de stage et l’atmosphère d’un laboratoire m’ont confirmé vouloir continuer dans cette voie, mais cette fois ci plus proche de la surface, en travaillant sur le Microphone Martien, qui écoutera pour la première fois en 2020, le son à la surface de Mars. Cette thèse qui allie ingénierie et sciences planétaires était le sujet parfait pour moi.
Je voulais poursuivre mes études par une thèse car je souhaitais en apprendre encore plus sur ces thématiques qui me passionnent et consacrer 3 ans à ce sujet bien précis pour en exploiter ses moindres recoins. La thèse est un gros travail personnel qui demande beaucoup de rigueur, d’idées mais aussi de curiosité et je voulais relever le défi !"
Pouvez-vous nous expliquer brièvement le sujet de votre thèse ?
"En 2020, la NASA enverra sur Mars le successeur du rover Curiosity, qui partira chercher sur la planète rouge des traces de vie passée. A bord, l’instrument SuperCam, développé à l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie de Toulouse, se chargera d’analyser la composition chimique des roches en les ablatant à l’aide d’un puissant laser. L’ISAE-SUPAERO est en charge du développement d’un microphone qui écoutera le son de ces impacts laser sur les roches martiennes.
L’objectif de ma thèse est d’étudier tout le retour scientifique de ce microphone : va-t-on pouvoir en déduire des informations sur la dureté des roches ?
Ce microphone pourra également écouter le bruit du vent, le bruit des roues du rover et pourquoi pas le bruit des martiens ! Dans tous les cas, en 2020 on pourra enfin mettre du son sur les superbes images qui nous reviennent de Mars !"
Comment trouvez-vous la vie à Toulouse ? Une recommandation ?
"La vie à Toulouse est très agréable. C’est une ville jeune, vivante, où il fait bon vivre ! Je ne saurais recommander à un nouvel arrivant d’aller voir un match de rugby du Stade Toulousain et de profiter de l’ambiance bouillante du stade Ernest Wallon !
Votre meilleur moment durant cette thèse ?
"J’ai participé à ma première conférence internationale au mois de Mars au Texas, pour y montrer les premiers résultats scientifiques du Mars Microphone. C’était le temple de l’exploration du système solaire où les tous derniers résultats des missions étaient présentés !
J’ai pu rencontrer les scientifiques dont j’ai pu lire les papiers et participer aux réunions de suivi de l’instrument SuperCam avec les collègues américains. C’était aussi pour moi le premier voyage aux Etats-Unis et une immersion au sein de la culture Texane. Plutôt dépaysant !"
Quel est votre projet après la thèse ?
"En 2020 lorsque j’aurai fini ma thèse, Mars 2020 sera en chemin vers Mars. Bien évidemment je souhaiterais pouvoir écouter les premières données. A long terme, je souhaite définitivement continuer dans la recherche académique : concevoir les instruments scientifiques qui permettront de faire la science de demain, et exploiter leurs données pour en savoir plus sur notre système solaire. Les places sont rares et chères, mais je suis très motivé pour continuer dans cette voie."