Rencontre avec Anthea Comellini doctorante ISAE-SUPAERO dans le domaine de l’ingénierie spatiale
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Pouvez-vous nous dire d’où vous venez et quel était votre parcours académique avant la thèse ?
"Mon parcours d’études dans le domaine aérospatial commence en 2011, lorsque j’ai intégré l’école polytechnique de Milan en licence d’Ingénierie aérospatiale. L’exigence d’ajouter une expérience internationale à mon cursus, sans renoncer à l’obtention du Master en ingénierie spatial dans mon école d’origine, m’a poussé à choisir un parcours de double diplôme, et l’ISAE-SUPAERO a été la destination choisie en raison de son excellence et de sa proximité avec les industries aérospatiales européennes de premier ordre.
Aujourd’hui ces deux formations me semblent indispensables et complémentaires. Mon expérience en Italie m’a donné de fortes bases théoriques, mais je me rends compte que sans l’expérience française, qui m’a permis de mettre en pratique ces connaissances, ces bases auraient été stériles. Pendant ces années j’ai compris que, lorsque j’aborde un nouvel sujet, j’aime pouvoir y consacrer du temps pour le comprendre en profondeur. Cela m’a toujours fait penser qu’un doctorat était un choix qui aurait pu me correspondre. Pendant ma troisième année à l’ISAE-SUPAERO, pour pouvoir rendre mon parcours didactique compatible avec une Thèse, j’ai décidé d’enrichir ma formation avec le Master Recherche en automatique et traitement du signal de l’université Paris Saclay."
Pourquoi faire une thèse et pourquoiavoir choisi l’ISAE-SUPAERO ?
"J’ai effectué mon stage de fin d’étude chez Thales Alenia Space à Cannes et cette première expérience en entreprise a été très satisfaisante. Je dois avouer que dans un premier temps j’ai oublié mes propositions initiales de poursuivre en thèse, car j’étais flattée par le fait d’avoir, pour la première fois, un rôle actif et dynamique dans un projet concret. Quand mon responsable m’a proposé de postuler pour une thèse CIFRE* entre Thales Alenia Space et l’ISAE-SUPAERO,je me suis reposée la question. Je me suis rendue compte que je n’étais pas encore prête à me confronter aux rythmes de l’entreprise (beaucoup de projets qui ne correspondent pas toujours aux préférences personnelles, avec des strictes contraintes de temps), et que le doctorat me permettrait par contre d’avoir trois années de forte « liberté intellectuelle ».
Une thèse CIFRE était le meilleur compromis pour une personne comme moi, autant fascinée par l’entreprise que par l’environnement académique. De plus le fait de connaitre très bien le milieu de l’ISAE-SUPAERO m’a permis de postuler pour la thèse sans inquiétude, car je savais qu’à l’ISAE-SUPAERO je trouverais le cadre de travail idéal, ainsi que les ressources et le support nécessaires pour mener mes recherches."
Pouvez-vous nous expliquer brièvement le sujet de votre thèse ?
"Ma thèse est consacrée au développement d’algorithmes de navigation basés sur des capteurs d’image pour des rendez-vous (capture ou docking) avec des cibles non-coopératives, comme par exemple des débris spatiaux ou des satellites. L’idée c’est d’étudier plusieurs configurations multi-capteurs pour trouver la configuration optimale selon la phase de la mission, de façon à optimiser la performance globale du satellite. L’intérêt pour les capteurs d’image est lié à leur faible impact sur le bilan énergétique du satellite."
Comment trouvez-vous la vie à Toulouse ? Une recommandation ?
"Toulouse est une ville à taille humaine : assez grande pour y trouver tout ce dont on pourrait avoir besoin, assez petite pour ne pas se sentir étouffé par le chaos d’une grosse métropole. C’est une ville étudiante et ceux qui aiment la vie nocturne trouveront surement des endroits pour faire la fête. Personnellement j’apprécie la présence de nombreuses infrastructures sportives et sa proximité avec les Pyrénées, ce qui me permet de faire des randonnées en été et du ski de fond en hiver. Et le dernier élément mais non le moindre, Toulouse est une ville très jolie : les premières journées ensoleillées en printemps, au bord de la Garonne ou du Canal de Midi, offrent de couleurs et des atmosphères magiques."
*CIFRE est l’acronyme de « Conventions Industrielles de Formation par la Recherche » et mon contrat stipule que je passerai la moitié des 3 années chez Thales Alenia Space et l’autre moitié a l’ISAE-SUPAERO .