Nos alumni ont la parole : Vinh Ly co-fondateur de Kyanos
Mis en ligne le
Originaire de Clermont Ferrand, Vinh LY a débuté son cursus en intégrant une classe préparatoire mathématique et physique avant de rejoindre l’ISAE-SUPAERO où il a obtenu son diplôme d’ingénieur en 2005. Passionné par l’entrepreneuriat et l’innovation, il est aujourd’hui le Président cofondateur de Kyanos Biotechnologies, une start-up green spécialisée dans la production de microalgues. Rencontre.
Pourriez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Je me suis spontanément orienté vers l’ISAE-SUPAERO car j’aimais la dimension généraliste de l’école avec sa forte dominante aéronautique. Après quelques passages dans la finance, j’ai travaillé pour Airbus pendant plus de 8 ans dans le secteur du marketing (technico-commercial), pour le programme A350 XWB puis pour la division ACJ (jets privés). Cette expérience m’a vraiment permis d’acquérir une expérience des grands groupes avec l’importance des process et de la politique interne.
Quel poste occupez-vous actuellement ? Quelles sont vos missions ?
Je suis président cofondateur de Kyanos Biotechnologies. Je considère que je suis là pour fédérer les équipes et apporter une vision à laquelle toutes les parties prenantes ont adhéré.
En travaillant chez Airbus, j’ai eu la chance de découvrir le biofuel à partir de microalgues : j’ai découvert l’immense biodiversité de ces organismes et leur incroyable potentiel.
Pourriez-vous nous parler de Kyanos biotechnologies ?
Les microalgues existent depuis très longtemps et ont inventé la photosynthèse. Avec ces 2 milliards d’années de R&D elles ont développé un système très efficace de séquestration de CO2 et de production de protéines.
Dans le cas de Kyanos (créée en 2016), je me suis intéressé à une microalgue qui a la rare propriété d’assimiler directement l’azote de l’air. Cela permet d’éviter la production d’engrais azotés et de protoxydes d’azote (300 fois pire que le CO2).
En plus, nous avons développé une technologie brevetée de cyclotrophie qui permet de produire de la microalgue en nous appuyant sur des principes qui imitent des écosystèmes naturels.
Petit à petit, des associés m’ont rejoint (dont le directeur adjoint d’un laboratoire de biotechnologies), puis des investisseurs et enfin des clients. Nous sommes en train de construire notre nouvelle unité de production et nous avons également installé notre premier arbre algal qui séquestre le carbone et purifie l’air des particules fines et des NOx.
Visionnez le film de présentation de Kyanos réalisé par Toulouse Métropole.
Comment vous est venue l’idée de monter cette entreprise ?
Cela commence par de la curiosité, et finalement un questionnement fondamental : "pourquoi personne ne l’a fait avant ?"
Je me suis appuyé sur mes connaissances en "systèmes complexes" et j’ai également contacté des laboratoires et des spécialistes, ce qui m’a permis d’affiner mon projet.
A travers cette entreprise, il y a une véritable recherche de sens pour ma part : produire de l’alimentation durable qui ne dégrade pas la planète, trouver des moyens de séquestrer le carbone, de purifier l’air... Ce sont des objectifs qui nous donnent une raison de nous lever le matin et de continuer quand les choses deviennent difficiles, surtout en temps de crise.
Quelles sont les perspectives de développement de Kyanos ?
Nous comptons nous développer avec une unité de production industrielle. Ce sont des projets qui prennent du temps et qui ne se déploient pas aussi vite que des applications logicielles ou mobiles. Nous prenons le temps de sécuriser notre développement et de travailler sur le passage à l’échelle, ce qui est crucial en biotechnologies.
Bien entendu, les enjeux en matière d’écologie sont tellement importants que notre ambition de déploiement va au-delà de nos frontières !
Qu’est-ce que votre formation à l’ISAE-SUPAERO vous a apporté dans votre expérience ?
La philosophie de l’ingénieur, telle que je l’ai connue à l’ISAE-SUPAERO se résumerait ainsi « être avide de connaissances et chercher à maîtriser la matière pour conquérir l’espace ».
Mon diplôme, véritable symbole d’excellence, m’apporte une réelle crédibilité, même dans les biotechnologies, domaine un peu éloigné de l’aérospatial.
L’Institut m’a également formé à des techniques et outils qui me permettent de travailler rapidement sur un nouveau sujet, de comprendre les enjeux afin d’être réactif et opérationnel.
Enfin, l’ISAE-SUPAERO m’a apporté des amis que je garde encore 15 ans après avoir quitté l’école !
Mon diplôme, véritable symbole d’excellence, m’apporte une réelle crédibilité, même dans les biotechnologies, domaine un peu éloigné de l’aérospatial.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de votre formation au sein de l’ISAE-SUPAERO ?
L’ISAE-SUPAERO est une école de passionnés. Beaucoup y rentrent parce que c’est la meilleure formation aéronautique d’Europe. La passion, c’est quelque chose qui fait vibrer, et je me souviens encore du campus qui vibrait de tout le potentiel étudiant.
C’était l’année où on remportait Questions pour un champion, la coupe robotique E=m6, et où l’on allait encore au foyer parce que le réseau informatique venait tout juste d’arriver.
Bref, tout était possible !