Nos Alumni ont la parole : Vincent Lecrubier & Nicolas Draber, fondateurs de Sterblue
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Vincent Lecrubier et Nicolas Draber se sont rencontrés sur le Campus en 2006. Leur passion commune pour les drones les a conduits à développer Sterblue, une start-up automatisant les inspections par drones des éoliennes et des réseaux électriques. Retour sur leurs parcours et sur l’origine de leur projet.
Pouvez-vous vous présenter ?
V.L. Je suis Vincent Lecrubier, un ancien de l’ISAE-SUPAERO rentré en 2006 à l’école, en même temps que Nicolas Draber, et sorti en 2011. Parallèlement à mes études, j’étais en même temps sportif de haut niveau, je pratiquais le canoë kayak. Je suis allé aux jeux olympiques de Pékin en 2008. Suite à mes études à l’ISAE-SUPAERO, j’ai fait un stage d’un an chez Airbus, puis un doctorat en informatique à l’ONERA. A la fin de mes études, Nicolas m’a contacté pour voir si ça m’intéressait de travailler avec lui sur un projet de création d’entreprise. Voilà comment j’ai commencé Sterblue.
N.D. Le début de mon parcours ressemble à celui de Vincent, je suis de la même promotion mais je suis sorti en 2010. Au cours de mon cursus à l’ISAE-SUPAERO, j’ai fait une année de césure entre la 2ème et 3ème année avec 6 mois de stage en Allemagne chez Airbus Helicopter, à l’époque Eurocopter. J’ai ensuite suivi une formation d’officier de réserve dans l’armée de Terre pendant 5 mois. J’ai également réalisé une année en Erasmus à Madrid et puis j’ai fait 1 an de VIE en Inde chez Safran sur les trains d’atterrissage. Enfin, j’ai passé 4 ans chez Airbus en Allemagne avant de lancer le projet Sterblue avec Vincent et Geoffrey (3ème co-fondateur de Sterblue).
Quelle est la mission de votre entreprise ?
N.D. Sterblue est une start-up française qui automatise les inspections par drones des éoliennes et des réseaux électriques. Concrètement, c’est aujourd’hui une plateforme en ligne moderne et une application mobile centrale qui permet aux entreprises de centraliser et d’organiser leurs données d’inspections. Cela permet aux pilotes de drones de préparer les missions d’inspection, aux experts d’analyser les images et de vérifier le travail de l’intelligence artificielle et aux gestionnaires d’infrastructures d’avoir un rapport clair qui leur dit où sont les problèmes et où ils doivent agir.
V.L. Nous avons débuté en fabricant des drones pour l’inspection industrielle, drones que nous avons brevetés, et nous avons eu recourt à de l’intelligence artificielle pour permettre à ces drones de détecter les défauts automatiquement sur les éoliennes, les lignes électriques, etc. Au-delà des images prises par les drones, nous nous sommes petit à petit ouverts aux images satellites, aux images prises depuis les hélicoptères, aux images prises depuis le sol avec des smartphones par exemple. Sterblue compile ensuite l’ensemble de ces images et traite les données.
Comment est née l’idée de votre projet ?
N.D. Au départ, c’était vraiment la passion pour les drones qui nous portait. Nous avons commencé par interroger des entreprises pour voir si elles seraient intéressées par l’utilisation de drones dans leurs métiers et nous avons rapidement identifié 2 secteurs à gros potentiel : le secteur des éoliennes et celui des réseaux électriques.
C’est effectivement compliqué d’inspecter une éolienne : soit c’est très cher et dangereux en faisant intervenir un cordiste qui s’accroche aux pales, soit c’est très basique en observant à la jumelle ou au téléobjectif avec une qualité moyenne. Un drone capable de tourner tout seul autour de l’éolienne pour prendre des photos améliore la qualité d’inspection. Concernant les réseaux électriques qui sont très vastes, ils ont souvent recourt aux images prises par hélicoptère mais ces derniers ne peuvent pas forcément s’approcher autant qu’un drone. De ce constat est parti le besoin d’utiliser les drones, mais nous ne voulions pas uniquement travailler sur les drones. Il nous fallait également pouvoir interpréter les images, les stocker puis les organiser pour que le client puisse facilement trouver ce qu’il recherche, d’où la naissance de cette plateforme numérique.
Qu’est-ce que votre formation à l’ISAE-SUPAERO vous a apporté dans votre expérience entrepreneuriale ?
N.D. Au début, Sterblue fabriquait ses propres drones donc on avait un drone hybride qui ressemblait à un avion mais avec une capacité de décollage et d’atterrissage à la verticale donc globalement cela faisait appel à l’ensemble des cours de l’ISAE-SUPAERO. A partir de ce que nous avons appris, nous avons été capables d’apporter de la valeur. Sans la formation ISAE-SUPAERO, il aurait été compliqué pour nous de savoir quels types d’ailes choisir ? Quels moteurs ? Quelles hélices ? Ce bagage de connaissances théoriques nous a permis d’aborder le sujet sereinement. Nous savions que nous y arriverions.
V.L. Tout ce que j’ai fait avec Sterblue c’est grâce à l’ISAE-SUPAERO où je me suis spécialisé dans l’aéronautique et l’informatique. Ma thèse, qui portait sur ces sujets-là, m’a permis de prendre la direction technique de Sterblue. Je me sers au quotidien des choses que j’ai apprises à l’école. Nicolas et moi avons également fait le DESIA à l’ISAE-SUPAERO, un certificat qui a été très utile dans le développement de Sterblue et qui nous a apporté de nombreuses connaissances en termes de finance, de gestion et de gestion de projet… Je reste persuadé que si nous n’avions pas fait l’ISAE-SUPAERO, Sterblue n’aurait jamais existé.
Le réseau que vous avez créé lors de votre passage à l’ISAE-SUPAERO a-t-il été utile dans votre expérience ?
N.D. Oui, l’association des Alumni a financé le premier stagiaire de Sterblue qui est devenu notre premier salarié. Il est d’ailleurs également diplômé de l’ISAE-SUPAERO. Cette expérience a vraiment mis « le premier litre d’essence dans la machine » et nous a été bien utile !
V.L. Nous avons beaucoup de contacts avec les anciens de l’école et le réseau nous a aidé dans la construction de notre projet. Par exemple, un ancien de l’ISAE-SUPAERO qui a lui aussi monté sa start-up à San Francisco dans le secteur du spatial, m’a beaucoup inspiré, et nous avons souvent échangé sur nos projets respectifs. Ces partages d’expériences font toujours avancer.
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