L’excellence passionnément
Les robots flexibles, c’est le feu !
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Nicolas Drougard est enseignant-chercheur en intelligence artificielle pour la conduite des systèmes autonomes et véhicules aérospatiaux. Il donne des cours aux étudiants Ingénieurs et Masters en dernière année, et encadre des doctorants sur ce domaine de recherche. Tout en faisant parti de l’équipe "Conduite et Décision" du Département Conception et Conduite des véhicules Aéronautiques et Spatiaux (DCAS), il travaille aussi sur le thème "Humains, Systèmes, Interactions" avec les chercheurs du Centre de Neuroergonomie. Il encadre également avec l’Ecole Nationale d’Aviation Civile (ENAC) une thèse sur les systèmes de diminution des risques lors de la préparation des missions de drone. Une de ses dernières casquettes, est le projet ALICE (AI for Life In spaCE) dans lequel il supervise des étudiants autour du développement de systèmes de support de vie pour l’exploration spatiale.
Pourriez-vous nous présenter l’expérience en démonstration pour la JPO ?
Nous avons proposé le jeu sérieux "Firefighter Robot" dans lequel le joueur est chargé d’éteindre, avec un robot téléopéré, des arbres qui prennent feu de manière aléatoire. Ce jeu est configuré pour rendre la mission assez complexe et stimulante. Comme de nombreuses tâches dans la vraie vie, elle génère chez l’opérateur, des états mentaux, comme le stress ou la surcharge mentale qui ne l’aident pas à être performant. Ces états peuvent provoquer un manque de vigilance ou un "effet tunnel" qui ne sont pas bienvenus dans des missions risquées comme le sauvetage ou le transport de personnes. Les participants nous permettent de constituer une base de données d’interaction homme-machine qui nous sert à valider nos méthodes et algorithmes de calcul de stratégies d’adaptation des systèmes aux opérateurs humains. Le but est d’améliorer la performance globale des opérateurs. Ici dans notre jeu, c’est de sauver le plus d’arbres possible.
Comment avez-vous réussi à adapter ce domaine de recherche pour le grand public ?
Aucune adaptation ! Le sujet est très facilement explicable au grand public, car il s’agit d’un jeu et beaucoup de monde aime jouer. Ensuite, la problématique parle à tout le monde : un système automatisé qui ne se comporte pas comme on l’attend, c’est très frustrant.
Comment ces travaux s’inscrivent ils dans la recherche faite au sein du département ?
Les problématiques autour des opérateurs comme les pilotes d’avions sont traités par l’équipe "Facteurs Humains" (FH) du DCAS. Faisant partie de l’équipe "Conduite et Décision", nous travaillons aussi avec l’équipe FH sur les systèmes adaptatifs et les interfaces cerveau-machine.
Nous utilisons déjà ces données pour nos recherches et pour nos cours. A moyen terme, nous allons tester les stratégies d’adaptation qui ont été développées sur un vrai robot, dans la "plateforme systèmes autonomes". A plus long terme, cette base de données pourrait constituer une des plus grande base de données d’interaction homme-robot, puisque le jeu est disponible en ligne en tapant robot-isae.isae.fr
Crédits photos : Louis Derigon
Au sein du DCAS, Nicolas Drougard travaille au quotidien avec Caroline Chanel, enseignante-chercheuse, dans le domaine de l’Intelligence Artificielle et sur les problématiques présentées, pour lesquelles ils reçoivent un soutien de la Chaire CASAC (Dassault Aviation). Il donne une grande partie de ses cours dans le domaine Neuro-IA dirigé par Frédéric Dehais, professeur et responsable du centre de neuroergonomie.
Dans le cadre d’ANITI, il collabore avec l’enseignante-chercheuse Raphaëlle Roy et la doctorante Xiaoqi Xu sur le Machine Learning pour les interfaces cerveau-machine basés électro-encéphalogramme (EEG), et avec le doctorant Giorgio Angelotti sur l’apprentissage de modèles d’interactions.
