Les Entretiens de l’Excellence à l’ISAE-SUPAERO : Ouvrir les voies de la réussite à tous

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La 9ème édition des Entretiens de l’Excellence de Toulouse s’est tenue le samedi 25 janvier dernier sur le campus de l’ISAE-SUPAERO. Une journée dédiée à l’orientation des jeunes où près d’une cinquantaine d’intervenants (professionnels du monde de l’entreprise et étudiants) avaient donné rendez-vous à des collégiens et des lycéens curieux de découvrir leur métier et leur quotidien.

Nous avons suivi 2 élèves curieuses d’en savoir plus sur les parcours des intervenants. Ainsi Léa Bonnet, collégienne au Collège Louis Pasteur à Lavelanet et Chloé Fourdinier, Lycéenne au Lycée Pierre Mendès France à Vic-en-Bigorre ont pu poser toutes leurs question à Yoann Lacan, Responsable Achats de ’Communication Intelligence Security’ chez Airbus Defence and Space, Hafsa Karsi, actuellement étudiante en école d’architecture et Benoit Floquet, étudiant de l’ISAE-SUPAERO qui a récemment monté sa start up « Tirelires d’Avenir ». Reportage.

  • Pouvez-vous décrire votre profession ? A quoi ressemble votre quotidien ?
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Yoann LACAN. Acheteur chez Airbus.

Yoann LACAN, acheteur chez Airbus. Je suis responsable d’une équipe de 50 personnes, basée en France, Allemagne, Royaume-Uni et Arabie Saoudite. Nous coordonnons les achats pour une branche d’Airbus Defense and Space appelée ‘Connected Intelligence’. Il s’agit de solutions et de services d’imagerie satellite, de communications sécurisées et de Cyber-sécurité. Mon quotidien consiste à aider mes équipes à négocier les meilleurs prix avec nos fournisseurs, s’assurer que nos produits sont livrés dans les temps et vérifier la qualité requise. C’est aussi déceler des produits innovants qui pourraient intéresser Airbus. Je voyage beaucoup en Europe pour me rapprocher de mes clients internes et pour travailler avec mes équipes.

Hafsa KARSI, étudiante en école d’architecture. Je suis étudiante en master à l’école d’architecture de Toulouse. Mon quotidien est principalement consacré à mes cours et aux projets d’architecture à réaliser au cours du semestre. En dehors des cours, il est possible de réaliser des stages au sein d’agences d’architecture.

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Benoît FLOQUET. Chef d’entreprise.

Benoît FLOQUET, chef d’entreprise. Je suis un entrepreneur. Cela signifie que je ne travaille pas en tant que salarié dans une entreprise mais que je suis mon propre patron. J’exerce deux activités bien distinctes : la journée je travaille sur un projet associatif nommé Tirelires d’Avenir. Avec mon associé, nous mettons en place un système de micro don dans des restaurants partenaires. Les clients peuvent s’ils le souhaitent effectuer un don lorsqu’ils payent leur addition. L’argent récolté permet de verser des aides financières à des jeunes qui ont entre 18 et 25 ans, qui sont en situation de rupture familiale et qui n’ont plus de ressources financières. Cela leur permet de ne pas vivre à la rue et de construire leur projet de vie. Notre activité consiste à aller voir des restaurants pour trouver de nouveaux partenaires de collecte de fonds. Nous devons également nouer des partenariats avec des associations qui vont s’occuper des jeunes à qui nous versons cette aide financière. Nous devons également nous occuper de publier des photos, vidéos, articles sur nos réseaux afin de partager notre activité à l’ensemble des gens qui nous suit.

  • Pourquoi avoir choisi cette profession ?

Yoann LACAN, acheteur chez Airbus. J’ai choisi cette voie car c’est un métier très riche et très complet, situé à l’interface avec de nombreuses autres fonctions au sein d’Airbus (Finance, Ingénierie, Qualité, Programme/Projets) mais aussi avec le monde extérieur (les fournisseurs).

Hafsa Karsi, étudiante en école d’architecture. J’ai choisi cette formation au diplôme d’architecte d’état car j’ai toujours étais passionnée par l’architecture de manière générale et plus particulièrement par la conception d’ambiances intérieures.

Benoît FLOQUET, chef d’entreprise. J’ai choisi ce parcours de vie car cela me permet d’être libre. Je suis libre d’organiser mon temps comme bon me semble, je suis libre d’effectuer les choix qui me correspondent. J’apprécie vraiment le fait de faire les choses à ma manière et c’est pourquoi je tiens tant à cette liberté. Toutefois la liberté implique la responsabilité. En effet, une fois que j’ai le choix de faire ce qui me plaît, je deviens responsable des conséquences de mes actes. Je trouve que cela a un effet positif sur moi. Le fait de me dire qu’à la fin je serai le principal responsable de mon succès ou de mon échec me permet d’aller de l’avant. Cette responsabilité est une force motrice dans ma vie de tous les jours. Aujourd’hui, j’ai fait le choix de monter un projet avec un impact sociétal positif pour répondre à un problème qui n’est pas résolu par la société actuelle.

  • Quel diplôme ? Quelles études pour devenir ...?

Yoann LACAN, acheteur chez Airbus. J’ai un diplôme d’ingénieur que j’ai d’ailleurs obtenu à l’ISAE-SUPAERO (anciennement ENSICA) en 2004.

Hafsa Karsi, étudiante en école d’architecture. Pour devenir architecte, il faut aller dans une école d’architecture. La formation dure 5 ans, plus 1 année pour obtenir la HMONP (Habilitation à exercer la Maîtrise d’Œuvre en Nom Propre). Il est possible d’intégrer une école d’architecture par divers horizons scolaires.

Benoît FLOQUET, chef d’entreprise. J’ai obtenu un baccalauréat scientifique avec mention Très Bien ce qui m’a permis d’accéder à une classe préparatoires aux grandes écoles d’Ingénieurs. Après 3 années passées à me préparer aux concours, j’ai pu intégrer l’ISAE-SUPAERO qui est la meilleure école dans le domaine de l’aéronautique et de l’aérospatial. Au total, ces 5 années d’études m’ont permis d’acquérir un vrai bagage technique et scientifique qui m’est aujourd’hui grandement utile. La rigueur et la capacité de résolution de problème sont aujourd’hui de grands atouts pour m’aider au quotidien. Pendant mes études, j’ai également pu découvrir le monde de l’entrepreneuriat à travers des cours et des associations étudiantes. Cela m’a convaincu de m’orienter vers ce type d’étude plutôt que de continuer sur une voie scientifique. Grâce à l’ISAE-SUPAERO, j’ai pu partir en double-diplôme à l’Ecole Polytechnique afin justement d’y étudier l’entrepreneuriat technologique. A la suite de cette année de Master, j’ai fait une pause dans mes études pour me lancer dans mon projet entrepreneurial.

  • Quelles sont les contraintes de ce métier ?

Yoann LACAN, acheteur chez Airbus. La charge de travail est importante car les sujets sont complexes, les parties prenantes sont souvent nombreuses et les projets que nous accompagnons vont très vite. Par ailleurs, il est primordial de respecter le cadre éthique et légal pour chacune de nos activités et chacun de nos contrats.

Hafsa Karsi, étudiante en école d’architecture. Il faut être fort psychologiquement car les projets d’un architecte pour les concours ne sont pas toujours retenus. Il faut donc pouvoir rebondir rapidement et ne pas considérer cela comme des échecs.

Benoît FLOQUET, chef d’entreprise. Lorsque l’on se lance dans un projet entrepreneurial, au début souvent nous n’avons pas beaucoup de revenus. Ce n’est pas toujours le cas car il est possible de trouver des clients prêts à nous payer très rapidement. Néanmoins, il faut souvent attendre quelques mois, voire quelques années avant de pouvoir se verser son premier salaire. Il faut donc être capable de vivre sans pouvoir se rémunérer avec son activité. Soit on fait beaucoup d’économies avant de se lancer, soit on fait des petits jobs à côté même si ça demande beaucoup d’énergie en plus. Sinon la meilleure alternative c’est de pouvoir compter sur sa famille ou ses amis, mais ce n’est pas donné à tout le monde... Il faut savoir aussi que pour se lancer dans l’entrepreneuriat, il va falloir travailler énormément. Il est compliqué de compter les heures de travail et de trouver une séparation entre vie personnelle et vie professionnelle. Cela peut demander beaucoup de sacrifices. On pourrait résumer ça de la façon suivante : entre mener une vie de famille, monter un projet entrepreneurial ou profiter de ses amis on peut en choisir deux mais pas trois !

  • Quels sont les critères pour être un bon...?

Yoann LACAN, acheteur chez Airbus. Pour être un bon acheteur, il faut savoir fédérer, amener un groupe à collaborer avec un objectif commun. Il faut également comprendre des sujets techniques pour pouvoir négocier au mieux les offres commerciales des fournisseurs. Un bon niveau d’anglais est requis puisque les fournisseurs viennent du monde entier. Enfin, avoir un bon esprit d’analyse et surtout de synthèse est réellement important sur ce type de métier.

Hafsa Karsi, étudiante en école d’architecture. Pour être un bon architecte, il faut aimer son métier, avoir confiance en soi, en ses idées et en son équipe. Il faut avoir de nombreux acquis, s’intéresser aux expériences des autres ainsi qu’aux différentes cultures.

Benoît FLOQUET, chef d’entreprise. Avant tout, un entrepreneur ne doit pas avoir peur de prendre des risques. Cela ne veut pas dire que l’entrepreneur est un casse-cou prêt à tout, au contraire... L’entrepreneur doit être capable de mesurer les risques qu’il est prêt à prendre. Ces risques stratégiques feront avancer le projet dans le bon sens. Ensuite, un bon entrepreneur ne doit pas se fier aveuglément à tout ce qu’on lui dit (à l’exception des personnes de confiance). Il doit être à l’écoute c’est vrai. Par contre il doit toujours se faire sa propre idée des choses. Enfin un bon entrepreneur doit être extrêmement curieux ! Il doit avoir ce besoin de comprendre tout ce qui touche de près ou de loin à son secteur d’activité. Surtout il doit être à l’écoute des "signaux faibles". C’est-à-dire des pistes ou des indices auxquels peu de gens font attention en général. Le bon entrepreneur est capable de percevoir ces signaux qui lui permettront de saisir sa chance et de créer des opportunités.

  • Y a-t-il des débouchés dans votre profession ?

Yoann LACAN, acheteur chez Airbus. Le métier d’acheteur est essentiel à toutes les entreprises qui ne fabriquent pas tout elles-mêmes. C’est le cas des plus grands groupes dans le monde. Ce métier étant à l’interface avec d’autres métiers de l’entreprise, les passerelles naturelles sont donc nombreuses au sein de l’organisation. Il faut ensuite être curieux et volontaire pour se lancer dans l’apprentissage d’un nouveau métier.

Hafsa Karsi, étudiante en école d’architecture. Contrairement aux idées reçues le métier d’architecte ne se limite pas à la construction de maisons. L’architecte peut travailler pour le secteur public et privé. De plus, il existe différentes spécialisations d’architectes : intérieur, paysagistes, urbanistes, patrimoine...

Benoît FLOQUET, chef d’entreprise. Aujourd’hui je pense qu’il est possible d’entreprendre dans quasiment tous les domaines. Toutes les compétences que l’on peut acquérir lors de nos études sont éligibles pour démarrer un projet entrepreneurial. Une fois son projet lancé, en général il y a deux options :
> On vend notre société à une autre société ce qui permet en général de récolter des fonds,
> On reste dans notre société, on continue de la diriger et on la fait grandir le plus possible. Cela permet d’acquérir une expérience de chef d’entreprise.
Si toutefois le projet ne fonctionne pas, tout n’est pas perdu ! Il faut pouvoir compter sur son expérience et ses diplômes pour rebondir. Il est alors possible de :
> travailler en tant que salarié dans le département innovation d’un grand groupe
> devenir professeur d’entrepreneuriat dans des écoles
> accompagner des gens qui montent leur propre projet entrepreneurial dans des "incubateurs"
> travailler dans un fond d’investissement qui aura pour rôle de prêter de l’argent à des entrepreneurs...
L’expérience entrepreneuriale est extrêmement enrichissante. On pourrait la résumer avec cette citation de Nelson Mandela : "Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends."

Un événement labellisé "Cité éducative"

Ce projet de Cité éducative veut rassembler à partir du collège et des écoles, tous les acteurs prêts à contribuer ensemble à l’éducation des enfants et des jeunes, en lien avec leurs familles. Ce label "Cité éducative" résulte de la co-construction de la feuille de route gouvernementale pour les quartiers prioritaires menée par le ministère de la Cohésion des territoires.

900 Visiteurs présents
16 Ateliers
15 Secteurs d'activités représentés
45 Professionnels mobilisés
atelier entretiens de l'excellence
Echanges au cours d’un atelier

Les entretiens de l’Excellence en quelques mots

Les Entretiens de l’Excellence ont pour but d’informer les collégiens et lycéens sur l’existence et le fonctionnement de filières d’excellence afin de leur donner les clés pour réussir leur orientation professionnelle et leur parcours.

Les élèves de l’Académie de Toulouse sont invités à venir échanger avec des professionnels et des étudiants qui ont su s’approprier les filières d’excellence et choisir des Institutions sélectives ou des écoles a priori difficiles d’accès. Ces intervenants leur montreront que l’excellence, c’est-à-dire ambition, travail et réussite, est accessible à tous.

L’évènement est organisé par le Groupe d’Ouverture Sociale Midi Pyrénées (INSA, INP, Mines d’Albi et ISAE-SUPAERO) et l’Université Paul Sabatier en partenariat avec l’association des Entretiens de l’excellence, le Rectorat de Toulouse et la Préfecture de Haute-Garonne.

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