La mission DART atteint sa cible
Mis en ligne le
La Sonde DART de la NASA a percuté, à 1 h 14 ce matin, l’astéroïde Dimorphos situé à 11 millions de kilomètres à plus de 22 000 km/h pour en dévier la trajectoire. Un test grandeur nature de dispositif de défense planétaire contre les corps célestes qui croiseraient l’orbite de la Terre. Une mission à laquelle participe Naomi Murdoch, chercheuse en planétologie à l’ISAE-SUPAERO et membre des équipes scientifiques de DART et HERA pour en apprendre davantage sur la nature de ces petits corps.
Participez à la conférence sur les missions DART et HERA à la Cité des sciences le 14 octobre 2022 à 18h30 avec la participation du Dr. Naomi murdoch, membre des équipes des missions DART (NASA) et Hera (ESA) et planétologue à l’ISAE-SUPAERO. Entrée libre dans la limite des places disponibles : https://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/activites-spectacles/conferences/mission-dart.
La mission DART (Double Asteroid Redirection Test) est un vaisseau spatial kamikaze de la taille d’une petite voiture et muni d’une caméra. Parti depuis 10 mois, il s’est écrasé volontairement sur la lune-astéroïde Dimorphos de 160 m de diamètre dans le but de modifier, en la resserrant, son orbite autour de l’astéroïde de plus grande taille Didymos. L’objectif de cette mission est de savoir si l’on est capable de changer la trajectoire d’un astéroïde et de tester notre capacité à se prémunir de collisions menaçant d’impacter la Terre. Dans le cas de cet astéroïde binaire, l’observation de cette déviation sera plus facile à observer.
Même si aujourd’hui aucun astéroïde connu ne menace notre planète, les astronomes estiment que 60 % d’entre eux ne sont pas référencés, soit des dizaines de milliers d’astéroïdes aux trajectoires inconnues.
De grandes premières pour les missions spatiales
Trois minutes après l’impact, un satellite, éjecté par la sonde quelques jours avant, passera à quelques kilomètres de l’astéroïde pour capturer les premières images qui seront envoyées sur Terre dans quelques semaines. Un impact également immortalisé par les yeux aiguisés des télescopes terrestres et les deux télescopes spatiaux Hubble et James-Webb braqués sur la scène. Mais c’est véritablement après le lancement de la mission européenne HERA en 2024 et son arrivée sur zone en 2026 que les conséquences de l’impact de DART seront véritablement évaluées.
DART aura permis aussi de voir pour la première fois la surface d’un astéroïde binaire. HERA fournira pour la première fois des informations détaillées sur la structure interne de l’astéroïde en plus des données sur la taille du cratère laissé par l’impacteur DART. Des informations qui devront être analysées sur Terre pour mieux en comprendre les propriétés physiques.
L’équipe des Systèmes Spatiaux pour la Planétologie et ses Applications engagée dans l’analyse des résultats
Le groupe de recherche de l’ISAE-SUPAERO va s’intéresser aux propriétés physiques de l’astéroïde pour essayer de mieux les comprendre pour interpréter l’impact de la sonde-missile.
Les images vont permettre d’étudier le site de l’impact et caractériser les interactions entre la sonde et la surface. Naomi Murdoch est membre de l’équipe scientifique et responsable du groupe international qui va analyser les données en provenance de la mission HERA.
Cette mission européenne embarquera deux CubeSats d’exploration, Juventas et Milani, pour caractériser en détail Dimorphos. Ils seront déployés en fin de la mission principale pour se poser à la surface de l’astéroïde. L’équipe pourra analyser les propriétés physiques de cet astéroïde pour étudier l’état de sa surface et sa structure interne.
« Toutes ces informations vont nous aider à comprendre aussi l’évolution du système solaire et la formation des planètes, parce que les astéroïdes en sont les briques restantes, » conclut la planétologue.