La mise à disposition de personnels, un dispositif gagnant-gagnant
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L’ISAE-SUPAERO a participé au dispositif de mise à disposition de personnels, une mesure destinée à préserver les capacités humaines de Recherche et Développement (R&D) des entreprises, à soutenir l’emploi des jeunes diplômés et à renforcer les liens entre la recherche publique et privée par la mobilité des personnels durant la période post-Covid.
Ce sont plus de 10 ingénieurs R&D qui ont été accueillis durant deux ans en moyenne dans les laboratoires de l’Institut, une collaboration fructueuse entre ingénieurs et chercheurs académiques.
Nous avons rencontré Quentin Bausière, ingénieur calcul sur ensemble propulsif A320 neo chez Airbus.
Qu’est-ce qui vous a motivé pour intégrer ce dispositif au sein de l’ISAE-SUPAERO ?
La pandémie a compromis de nombreux projets de recherche et développement chez Airbus, dont celui auquel je participais et qui fut arrêté en décembre 2020. À la suite de cela, je me suis mis à la recherche d’un nouveau défi technique. L’opportunité d’intégrer un projet de recherche académique pour une durée de 2 ans est arrivée en même temps et convenait parfaitement à ce que je recherchais. Au-delà d’un projet propre à l’ISAE-SUPAERO, j’ai avant tout souhaité intégrer un projet passionnant, ambitieux et avec une vraie plus-value pour mon développement personnel et professionnel.
Sur quel projet avez-vous travaillé ?
J’ai travaillé dans le cadre du projet VIRTUOSE (VIRTUal testing of aerOnautical compoSite structurEs) sur l’étude des structures composites aéronautiques sous chargement complexe. Il s’agit d’un projet porté par l’Institut Clément Ader (ICA) et Joël Serra, ingénieur chercheur, lauréat du prix Lopez- Loretta pour l’excellence de sa recherche académique ; ancien étudiant et doctorant de l’ISAE-SUPAERO.
Cette recherche a pour ambition de développer des méthodes de dimensionnement mécanique pour diminuer la quantité de tests à effectuer lors du développement d’une structure avion en matériau composite. Il s’agit de combiner des analyses numériques avec des tests hautement instrumentés afin d’améliorer la prédiction du comportement des structures pour optimiser ces dernières et être plus réactif dans le dimensionnement.
J’ai collaboré, à la fois, sur la mise au point des essais que sur leur exploitation et les techniques de modélisation. Travailler sur l’ensemble des aspects du projet, de la planification à la réalisation des essais jusqu’à l’exploitation des résultats a été très appréciable.
Qu’est-ce que cette collaboration vous a-t-elle apportée sur le plan scientifique et humain ?
Cette collaboration m’a permis d’être au contact et d’échanger avec des chercheurs de haut niveau scientifique et technique. Les équipements de tests dont dispose l’ICA sont à la pointe des techniques expérimentales et m’ont permis de combiner des aspects techniques et scientifiques. De plus, la proximité des chercheurs et les échanges dans divers domaines m’ont apporté un regard sur des sujets de recherches passionnants. La collaboration est vraiment la clef et la source de progrès au sein du laboratoire.
Cette collaboration va pouvoir continuer sur votre projet, pensez-vous que la prolongation de ce dispositif puisse être étendue à d’autres recherches ?
Je continuerai effectivement à faire partie du projet VIRTUOSE, dont Airbus est un partenaire majeur, jusqu’à son échéance en mai 2024. Les campagnes d’essais sont en cours et la participation d’un salarié Airbus permet de converger ensemble sur l’objectif fixé et l’utilisation de ces essais en entreprise.
Ces dispositifs peuvent être appliqués dans d’autres instituts, ou à d’autres laboratoires de recherche académique. Les industriels ont, à mon sens, un intérêt à se rapprocher des chercheurs pour toujours innover. Les chercheurs ont aussi un intérêt à être au contact des industriels pour bien comprendre leurs problématiques et leur environnement, afin de les accompagner dans leurs défis techniques et scientifiques. L’aéronautique devant faire face à de nombreux défis techniques et environnementaux, c’est le terrain idéal pour les relever.
Plus personnellement, que vous a apporté cette collaboration ?
Je suis très satisfait de cette collaboration et je remercie les deux établissements de m’avoir offert cette opportunité. J’espère conserver des liens avec mes partenaires de l’ISAE-SUPAERO, le Département Mécanique et Structure des Matériaux (DMSM) et plus globalement l’ICA, à l’avenir pour échanger et tirer le meilleur de cette collaboration.
Une collaboration multi-tutelles
Christophe Bouvet est professeur à l’ISAE-SUPAERO, il enseigne la mécanique des structures et des matériaux aéronautiques, et en particulier le dimensionnement des structures composites. Il est le référent ISAE-SUPAERO et travaille en étroite collaboration avec Quentin Bausière dans le cadre de ce plan de relance depuis 2 ans dans le cadre du projet Virtuose (VIRTUal testing of aerOnautical composiSite structurEs) sur l’étude des structures composites aéronautiques sous chargement complexe.
Il s’agit du projet mené grâce à l’obtention du prix Lopez Loreta par Joël Serra d’un montant d’1M€, en 2019. Ce prix fait suite à l’ANR VERTEX obtenu en 2013 par Bruno Castanié, suite à sa thèse soutenue en 2000 lors de laquelle il avait développé une machine d’essais multiaxiale pour tester des structures sandwichs composites.
Ce projet est réalisé au sein de l’Institut Clément Ader avec une intervention des différentes tutelles du laboratoire.
Les principaux participants à ce projet sont Joël Serra, Ingénieur-Chercheur ISAE-SUPAERO, Bruno Castanié, Professeur INSA Toulouse, Christophe Bouvet, Professeur ISAE-SUPAERO, Jean-Noël Périé Enseignant-Chercheur UPS, Quentin Bausière, Ingénieur Airbus, Jean-Charles Passieux, Professeur INSA Toulouse et de nombreux étudiants et doctorants. Il est donc un exemple de la complémentarité que peut apporter un laboratoire CNRS multi-tutelles comme l’ICA !