Dispositif Ose Ingé : Interview binôme Mentor-Mentorée

Pouvez-vous vous présenter ?

Tristana : Je m’appelle Tristana j’ai 19 ans, je suis actuellement en prépa PCSI (prépa Physique, Chimie et Sciences de l’Ingénieur) et en deuxième année je vais faire PC. Je souhaite devenir ingénieure (probablement dans le domaine de la chimie).

Jean-Baptiste : J’ai 30 ans et suis diplômé de l’ISAE-SUPAERO formation SUPAERO en 2016 après deux ans de classes préparatoires en MP au lycée Charlemagne, Paris 4E. En école d’ingénieurs j’ai choisi des options plutôt axées énergie, transport et environnement. A la sortie de mes études, j’avais envie de quitter l’entre-soi qu’on peut expérimenter en école d’ingénieurs et travailler au plus proche de la production industrielle, et c’est ce que j’ai fait en rejoignant Air France Industries, entité en charge de la maintenance des avions d’Air France et de ses clients.

Pourquoi avez-vous souhaité participer au dispositif OSE Ingé ?

Tristana : On m’a proposé de participer à ce programme et je me suis dit que ce serait une opportunité de rencontrer des ingénieurs, n’en ayant pas dans mon entourage. De plus, on a eu la chance de visiter une école d’ingénieur ainsi que le lieu de travail de Jean-Baptiste pour voir à quoi pouvait ressembler son métier. Je souhaitais pouvoir échanger avec quelqu’un qui a fait un parcours similaire à celui que je veux faire.

Jean-Baptiste : J’ai eu beaucoup de chance tout au long de ma scolarité, d’être encouragé, guidé mais aussi, bien informé lors des différents choix qui se présentaient et ce n’est qu’un juste retour des choses que de proposer un soutien, une écoute et de partager mes expériences avec des étudiants qui suivent un parcours similaire et peuvent ressentir les même doutes, voire frustrations. Les classes préparatoires sont deux années riches intellectuellement mais qui peuvent être éprouvantes émotionnellement et un soutien, aussi occasionnel soit-il, peut faire plus de différence qu’une heure de plus passée sur un exercice de physique. L’implication que j’ai eue me permet de me rendre utile, je l’espère, à des personnes qui peuvent en avoir besoin. L’idée n’était pas d’être un coach de performance pour faire monter les notes ou de définir une stratégie pour les différentes échéances des deux années, mais plutôt de se positionner en oreille attentive et en appui indéfectible, que ce soit pour viser une des écoles les plus cotées ou se réorienter si les classes préparatoires ne convenaient pas.

Pouvez-vous nous décrire votre travail ensemble ?

Tristana : On ne travaille pas vraiment car le but n’est pas de réviser les cours. On s’est vu un peu moins d’une fois par mois cette année pour discuter du ressenti de la prépa et on a échangé sur des sujets divers, fonctionnement de la prépa et organisation, vie en école d’ingénieur, écologie, etc.

Jean-Baptiste : La première chose a été de définir un mode de fonctionnement entre nous, quitte à l’ajuster. Nous sommes vus physiquement ou virtuellement une fois tous les deux mois environ et avons échangé des messages de temps à autre, avec la difficulté d’être présent et disponible sans être envahissant car c’est la dernière chose que j’aurais voulue à sa place. Lors de ces rencontres, nous parlions de son quotidien, de ses difficultés, de la vie d’une élève de classes préparatoires. Je partageais les souvenirs que je gardais de mes deux années de classes préparatoires mais prenais soin aussi d’aborder des sujets plus légers. En parallèle, j’ai essayé d’apporter mon aide sur des sujets annexes comme trouver des contacts pour le TIPE ou organiser une visite de mon lieu de travail avec d’autres mentorés et des camarades de classe.

Qu’avez-vous retenu du disposotif OseIngé ?

Tristana : J’ai appris le fonctionnement du système prépa-école d’ingé et visiter le travail de mon mentor m’a permis de me faire une meilleure idée de ce qui était possible après les études. C’est un dispositif intéressant qui permet d’avoir une vision autre que celle des professeurs ou des spécilaités car le mentor a une expérience plus fraîche avec un certain recul et une expérience dans le monde du travail.

Jean-Baptiste : Je ne suis pas le mieux placé pour répondre à cette question puisque je n’ai eu qu’un rôle de soutien. Je pense néanmoins avoir trouvé un positionnement adéquat et noué une relation de confiance avec Tristana. Si c’est le cas et que nos discussions l’ont aidé au moins une fois, j’espère plus, alors c’est réussi. Le dispositif est positif de par les possibilités de soutien et de partage d’expérience qu’il offre aux étudiants. C’est également un défi pour les mentors, qui pour la plupart ont une mentalité classique d’ingénieur qui essaie de résoudre les problèmes. Et là, parfois, il faut qu’en tant que mentor nous n’apportions pas de solution mais simplement de l’écoute et de l’expérience. Ce n’est pas très naturel mais ça finit par venir. Si c’était à refaire, je le referai sans hésiter.

Votre meilleur souvenir ?

Tristana : Mon meilleur souvenir était la visite du lieu de travail de Jean-Baptiste et également la journée où l’on a fait du sport au CREPS avec tous les mentorés et quelques mentors.

Jean-Baptiste : Je me souviens d’une session plutôt en première partie de l’année où j’ai eu l’impression que la discussion a pu aider à dédramatiser la situation dans laquelle Tristana se trouvait et prendre un peu de recul. Elle n’avait pas eu toutes les clés de réussite de la prépa après cela mais je pense qu’elle a pu penser à autre chose et avoir un peu de sérénité, pendant quelques jours ou quelques heures. Et c’est déjà un bon début.

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