L’engagement citoyen de nos étudiants récompensé au concours Tous Hanscène

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Clara, Manuelé et Xavi, étudiants en Master et Claudia en dernière année de thèse, décrochent un prix lors de la 8ème cérémonie du concours vidéo handicap étudiant dans la catégorie « vie quotidienne » à Paris le 24 septembre dernier. Un engagement civique pour mettre en visibilité le handicap au cœur de la société.

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Claudia, Xavi et Clara (de gauche à droite)

Investis dans des associations caritatives, comme « elles bougent » dont l’objectif est de faire connaître aux lycéennes et étudiantes les métiers de l’ingénierie ou des associations d’innovations sociales et environnementales, nos quatre étudiants ont fédérés leur passion pour la vidéo et le son avec leur motivation d’être « utiles », au sein du Campus, au travers d’une association d’élèves, le JTS. De leur alchimie est né « le Défi », une vidéo primée, devant 19 films dans la même catégorie, qui raconte en 2 minutes 30 ce que vivent des personnes différentes pendant des années.

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"Cette vidéo a pour but de communiquer et sensibiliser sur les handicaps, qu’ils soient visibles ou non... Pour qu’un jour peut-être, les personnes en situation de handicap soient mieux intégrés dans la société... que ces personnes se sentent moins jugées, moins stigmatisées et surtout qu’elles se sentent entourées par des gens bienveillants. La bienveillance s’apprend. Et la première clé pour atteindre la bienveillance, c’est la communication. On ne peut pas demander aux gens d’être bienveillants s’ils ne connaissent pas... Et donc ne savent pas comment réagir... Alors, en communiquant, en échangeant nos connaissances, en apprenant à respecter chacun, nous pourrons tous vivre plus sereins ensemble", nous livre Claudia Fernandez Escudero, auteure de l’idée originale et actrice pour l’occasion.

Un scénario écrit en anglais et en espagnol sur un grand tableau ou chacun a pu apporter son expérience et sa culture pour le bénéfice de tous. De l’idée originale à la création de la bande son, retour en questions sur une vidéo universelle, et au-delà, sur leur vision du rôle de l’ingénieur dans la vie civile.

Quelle a été votre motivation pour participer à ce concours ?

Xavi TiÓ : le cinéma et la création de courts métrages sont mes plus grands hobbies, même si parfois il est difficile de trouver le temps pour réunir une équipe et avancer sur un projet. Quand j’ai pris connaissance de ce concours et le but de l’association qui l’organise, j’ai tout de suite vu l’opportunité de créer un court métrage qui pourrait avoir un impact positif dans notre société. Cet aspect a été ma première motivation.

Claudia Fernandez Escudero : Je souhaitais aborder un thème sur lequel je voulais être plus informé et sensibilisé, tout en participant à des activités créatives et à la réalisation de mon premier court-métrage. Quand Xavi m’a parlé du concours j’ai immédiatement su que je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité et de faire partie d’une équipe si engagée et motivée.

Clara Carricajo : Je connaissais ce concours depuis longtemps mais je n’avais jamais réussi à trouver une équipe aussi motivée, investie et agréable que les trois personnes que j’ai eu la chance de rencontrer durant cette année à l’ISAE-SUPAERO. J’ai été sensibilisée au handicap dès le début de mes études supérieures car j’ai un ami Asperger qui a rencontré des difficultés à s’insérer au sein de son école. Les autres étudiants et le corps enseignant ne prenant pas en compte les efforts considérables qu’ils était obligé de réaliser, faute d’être sensibilisés au sujet.

Manuelé Dassié : J’ai toujours été passionné par la création de court-métrages et la composition de bandes sonores. Quand Claudia, Clara et Xavi m’ont demandé de l’aide pour un court-métrage j’ai tout de suite accepté. L’idée de participer à un concours qui traite les thèmes du handicap et de l’exclusion sociale m’a donné de l’inspiration qui s’est rapidement manifestée dans la bande son.

Quel message avez-vous voulu faire passer par cette vidéo ?

Claudia : Mon idée était de parler du handicap en général sans rentrer dans une problématique particulière. L’accent du court métrage n’est pas mis sur le handicap en soit, mais plutôt sur les émotions du personnage qui se retrouve dans un milieu où elle va être la seule à faire une tache de façon différente aux autres, où elle sera peut-être jugée ou incomprise. Je voulais inviter à une réflexion sur comment on perçoit les différences dans la société et montrer que si on était plus ouverts et créatifs, on pourrait voir ces différences comme une source de richesse et d’inspiration.

On cherchait à évoquer le #handicap d’une manière assez générale. Dans cette vidéo, la différence devient une richesse.

Manuelé : La vidéo s’adresse à chacun d’entre nous qui avons tendance à juger une personne sur la base de ses comportements. Une action qui nous semble inappropriée par rapport à la difficulté d’une tâche ne devrait pas être jugé avec nos critères Ce qui pour une personne peut sembler une tâche normale peut être vue comme un « défi » immense pour une autre, d’où le nom du court-métrage. Il faut arriver à faire changer la vision de la société sur le handicap.

La diversité culturelle et des parcours différents caractérisent votre équipe, comment avez-vous vécu la réalisation de ce projet ?

Claudia : C’est la première fois que je participe à la réalisation d’un court-métrage. J’ai adoré l’expérience de passer d’une page écrite, à des idées de plans que m’expliquaient Clara et Xavi, puis de voir le montage final avec la voix de Clara et la bande sonore magique de Manuelé. Je me considère comme une personne créative et cette expérience m’a montré encore une nouvelle façon de communiquer et de m’exprimer. J’avais déjà joué dans des pièces de théâtre, y compris à l’ISAE-SUPAERO. Cette expérience « face caméra » est très différente mais aussi très enrichissante. Je me sens super chanceuse d’avoir rencontré Clara, Xavi et Manuelé parce qu’on a passé des très bons moments ensemble et qu’ils m’ont beaucoup appris.

Clara : Comme j’ai une double nationalité, je parle couramment espagnol et j’ai pu discuter rapidement avec Xavi, qui se trouvait dans ma classe. Nous nous sommes trouvé une passion commune pour la réalisation et le montage vidéo en nous inscrivant à l’association JTS. Il m’a ensuite présenté au reste de l’équipe fantastique. Nous étions tous très complémentaires. C’est Claudia qui a eu l’idée originale et nous a convaincu. Ensuite nous avons fait plusieurs réunions de réflexions où l’on écrivait la frise chronologique de la vidéo au tableau. Il fallait décider d’un scénario cohérent en prenant en compte les contraintes de tournage et de montage vidéo. Ce fut très enrichissant de trouver des compromis et de discuter tous ensemble des décisions à prendre en prenant des notes à la craie sur le tableau noir, en effaçant tout, puis en recommençant.

Xavi : Les différences culturelles et l’envie de les partager sont toujours bénéfiques à l’heure d’écrire un scénario. Même quand on a des visions différentes, cela nous oblige à travailler pour mieux communiquer et essayer d’avoir un résultat final qui puisse plaire à tous. Cet effort est toujours visible dans nos courts métrages et grâce à cette pluralité d’idées on pense toucher un public plus important.
Manuelé : J’ai été contacté par Xavi et Claudia avec lesquels j’avais déjà fait un autre court-métrage. J’ai rencontré Clara sur ce projet. Je l’ai trouvé très passionnée. C’était assez amusant ; lors des réunions ou dans le groupe WhatsApp de communiquer en plusieurs langues en même temps, passant indifféremment de l’anglais à l’espagnol et vice-versa. La communication n’a pas été un problème dans ce groupe pourtant si international.

A votre avis quels seraient les leviers à actionner, les actions à mener pour que l’on côtoie et travaille avec davantage de personnes en situation de handicap dans les années à venir ?

Claudia  : Il s’agit ; tout d’abord, d’une question d’éducation, de familiarisation au sujet et de partage de connaissances. On ne peut pas aider si on n’est pas sensibilisé soi-même au sujet. Ensuite il convient de changer nos mentalités et de se rendre compte qu’on a tous à gagner d’écouter des points de vue différents au sien. Et enfin, il faut travailler pour mettre en place de nouvelles solutions pour intégrer ces personnes au monde du travail qui reste, malheureusement, souvent très peu adapté.

Clara  : Le premier levier à actionner est l’échange, le partage de connaissances. Tout passe aussi par l’éducation. Il est nécessaire d’apprendre, dès le plus jeune âge, aux enfants à être plus tolérants et ouverts d’esprit, à faire attention à son prochain, à être attentif aux maladies des autres. Les personnes en situation de handicap sont souvent mises à l’écart car on fait de leur maladie une situation taboue et la société les plaint beaucoup. Notre monde actuel « victimise » les personnes handicapées et les tiennent à l’écart de la société pour de ne pas gêner le confort des autres. Pour un monde plus équitable, chacun d’entre nous devrait les aider et les intégrer plutôt que d’en avoir peur. Je pense notamment aux Aspergers, bipolaires et schizophrènes parmi les maladies psychiatriques, dont la majorité d’entre nous est très mal informée à ce sujet et ne connaît pas les symptômes. Il en est de même pour les maladies neuro-dégénératives, les malformations qui engendrent des handicaps physiques. La peur est dirigée par l’obscurantisme

L’ingénieur joue un rôle important dans la société pour résoudre des problèmes technologiques, pensez-vous que celui-ci soit bien formé et sensibilisé à ces problématiques sociétales ?

Clara & Claudia : L’ingénieur résout en effet des problèmes technologiques. Ces derniers ne sont pas assez tournés, à mon avis, vers l’humain mais davantage vers le client... Ce qui est problématique je trouve. On a détourné l’humain et ses besoins et réduit à un objet de client. Ce qui dommage dans les études d’ingénierie c’est de trop restreindre le cursus aux mathématiques, à la physique, et à l’informatique... Il n’y a pas assez de matières transversales primordiales pour la Culture Générale, l’ouverture d’esprit et les connexions entre les différents domaines... La créativité des ingénieurs est entravée par une trop grosse séparation des domaines de connaissances, réduisant considérablement le champ d’action des ingénieurs... Comment inventer le futur technologique en prenant en compte le domaine de la santé, de la culture et de l’écologie quand ils ne maitrisent pas ces sujets ?

Manuelé  : La technologie ouvre surement des portes vers un monde plus inclusif. La réduction des inégalités dans le cas des handicaps physiques est peut-être l’exemple le plus visible. La progression technologique nous mène dans la direction où une personne tétraplégique un jour pourra faire les mêmes choses que les gens plus chanceux peuvent faire normalement. Mais il y a aussi beaucoup d’autres domaines où la technologie réduit les disparités, comme par exemple des applications pour améliorer tout en jouant, les capacités linguistiques des enfants autistes. Malheureusement, de mon point de vue, la réduction des inégalités est normalement un résultat indirect des progrès technologiques. On invente quelque chose dans des objectifs plutôt commerciaux et puis on découvre ensuite que l’on peut reconvertir cette invention vers un but plus noble. Il y a cependant des personnes, et j’en ai connues, qui sont intéressées par l’Ingénierie et dont le but principal est de produire des technologies menant à une meilleure inclusion sociale.

Des efforts à faire

Le Concours Vidéo Handicap Étudiant Tous HanScène® a 2 objectifs majeurs :

  • Encourager les jeunes en situation de handicap à accéder aux études supérieures et
  • Inciter les établissements d’enseignement supérieur à s’ouvrir davantage à eux et le faire savoir.

Tous Hanscène et ses entreprises partenaires distribuent également le prix « Mobilisation Etablissement » et une subvention pour financer la mise en place d’un projet handicap, sommes-nous prêt à relever le Défi pour 2021 et faire le lien avec tous les handicaps ? Si vous vous voulez vous sensibiliser au sujet ou pour tout autres questions à propos des handicaps, n’hésitez pas à pousser la porte de la Mission Handicap de l’ISAE-SUPAERO !

Zoom sur la Mission Handicap de l'ISAE-SUPAERO

Un référent handicap met en place l’accueil, l’information et l’accompagnement des étudiants en situation de handicap tout au long de leur parcours de formation à l’ISAE-SUPAERO.
Il coordonne également les actions de formation et de sensibilisation aux différentes formes de handicap, auprès des étudiants, des enseignants et des personnels, afin de favoriser l’inclusion des différences au sein de l’école.

De plus, il collabore avec le référent handicap désigné au sein du BDE afin de permettre aux étudiants en situation de handicap de participer aux activités culturelles et sportives proposées sur le Campus.
Contact du correspondant handicap : Laurence Ballarin - Tél. 05 61 33 89 88 - diversite chez isae-supaero.fr.

"Les étudiants de l’ISAE-SUPAERO ont déjà démontré leur engagement envers les personnes en situation de handicap à travers diverses actions : la conception et la construction d’un dispositif, le malonier, s’adaptant au cockpit des avions légers permettant aux personnes paraplégiques de voler de façon autonome (association Rêve’Ailes), l’organisation d’une course "les foulées exSEPtionnelles en faveur des personnes atteintes de sclérose en plaque..., et s’investissent dans de nombreux projets portés par le programme d’ouverture sociale OSE l’ISAE".

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