Jean Christophe Lambert, Alumni et Fondateur de Ascendance Flight Technologies

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Après avoir obtenu son double diplôme (ISAE-SUPAERO/HEC) en 2009, ingénieur de formation, Jean Christophe Lambert a passé 9 ans chez Airbus où il a exercé diverses fonctions, d’abord au sein de la branche aérospatiale puis il a pris la direction d’un projet d’avion électrique sur ses 4 dernières années au sein de l’entreprise. Ce projet a initié son apprentissage sur les nouvelles technologies de propulsion électrique et l’a amené à créer Ascendance Flight Technologies depuis 5 ans, avec 3 autres fondateurs.

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Quelle est la mission de votre entreprise ? Comment vous est venue l’idée ?

Notre entreprise Ascendance Flight Technologies développe des solutions pour décarboner l’aviation. Nous concevons un avion, appelé ATEA, qui décolle et atterrit verticalement et qui a une motorisation hybride. L’objectif est de proposer une alternative à l’hélicoptère là où il est surdimensionné. Cet avion a donc vocation à transporter 4 personnes, soit une charge outils de 450 kilos, sur 400km.
Notre avion ATEA permet des gains significatifs par rapport à l’hélicoptère : gains en émission carbone, en énergie (plus de 50%), en coût ainsi qu’une réduction sonore (4 fois moins de bruit). Nous avons aussi capitalisé sur les technologies hybrides électriques que nous avons développées pour les proposer à d’autres avionneurs. Cela nous permet d’agrandir notre marché tout en ayant un impact plus grand sur la décarbonation de l’aviation.

Depuis que vous avez débuté votre expérience entrepreneuriale, quelle a été votre plus grande difficulté ?

Il y a beaucoup de difficultés. En tant qu’entrepreneur nous avons connu une crise majeure avec le Covid. Par ailleurs, la difficulté dans l’entreprise que nous rencontrons globalement est de porter un projet d’entrepreneuriat très ambitieux qui se développe sur du long terme et qui génère de nombreuses dépenses, ça c’est la principale difficulté du projet. Nous connaissons parfois des difficultés techniques mais nous les maitrisons et savons résoudre les problèmes, c’est plus confortable.

Depuis que vous débuté votre expérience entrepreneuriale, quelle a été votre plus grande réussite ?

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Il y a tout d’abord des réussites techniques : nous avons fait voler des prototypes de taille réduite ou développé un banc d’essai à l’échelle de notre technologie de propulsion hybride. Il y a aussi une réussite humaine car nous avons réussi à fédérer de nombreuses personnes autour du projet de divers horizons, différentes cultures : nous avons à la fois de jeunes ingénieurs (parfois issus de l’ISAE-SUPAERO), mais également des personnes qui ont une très grande carrière comme Jean-Paul Herteman, ex CEO de Safran, qui est à notre board.

Pouvez-vous nous décrire une journée type de votre activité ?

C’est très changeant mais disons qu’une journée type ça va être de passer 2h avec les équipes pour traiter l’aspect développement technique et prendre un peu la température des urgences et problématiques à régler. Je passe aussi du temps avec le board soit en personne, soit avec des personnes qui sont des exécutifs advisor pour les sonder, pour travailler avec eux sur certains sujets particuliers. Je dédie également 1h à la santé financière de l’entreprise ainsi que tout ce qui a trait aux relations avec la presse. Quand on est président d’une société on jongle d’une activité à une autre !

Où vous voyez-vous dans 3 ans ?

Dans 3 ans, nous devrions être sur des essais de vols et préparer la certification de l’avion. Nous serons à la fois en train de préparer cette certification et de remplir parallèlement le carnet de commandes pour s’assurer que l’avion attise l’intérêt du marché. Aujourd’hui nous sommes 40, et si le projet marche, nous espérons arriver à plus d’une centaine de collaborateurs.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune souhaitant entreprendre ?

Parler et partager son projet. Nous avons souvent l’impression d’avoir l’idée géniale et parfois quand nous la partageons, l’idée ne tient plus la route. Et des fois, lorsque nous partageons l’idée, le projet se confirme et devient crédible, c’est là où nous pouvons nous investir d’autant plus. S’entourer de gens bienveillants également car lorsque l’on entreprend, nous avons besoin d’énergie, et souvent l’énergie nous est communiquée par d’autres personnes de notre entourage. Parler et bien s’entourer.

Pourquoi n’avez-vous pas choisi de travailler dans l’une des entreprises leaders de votre marché ?

Il y a deux choses. Nous avions envie de changer les choses, de promouvoir une nouvelle forme d’aviation en plaçant l’aspect énergétique et la décarbonation au centre du développement. Il fallait se détacher de l’existant et avoir les mains libres pour innover et créer. La deuxième chose c’est que j’avais envie de connaitre un autre environnement et d’entreprendre.

Quelle formation avez-vous suivi à l’ISAE-SUPAERO ?

J’ai suivi un Master Management de Grands Projets (MGPIE), qui était en partenariat avec HEC. Cette formation traite de la gestion de projet, de gros projets industriels comme on peut voir sur le développement d’un avion, d’un satellite, tout ce qui est en lien avec l’aérospatial.

Qu’est-ce que votre formation à l’ISAE-SUPAERO vous a apporté dans votre expérience entrepreneuriale ?

Cette formation m’a permis de prendre du recul et de la hauteur. Après avoir travaillé dans l’ingénierie, je cherchais par le biais de cette formation à découvrir toutes les dimensions d’un programme dans sa gestion, qu’elles soient sur l’aspect technique ou financier… tout ce qui fait qu’un beau développement technique doit devenir un produit. Cette formation m’a également permis de tisser mon réseau. J’ai rencontré des gens avec qui je suis encore en contact, soit pour des raisons amicales, soit dans le cadre professionnel. Puis il y a encore un lien avec l’ISAE-SUPAERO car nous donnons des cours, notamment sur l’aviation électrique.

Pensez-vous que l’option de la voie de l’entrepreneuriat est suffisamment inscrite au sein de l’école ?

J’ai suivi le Master MGPIE qui justement donnait des outils pour l’entrepreneuriat. Ce double diplôme est très complémentaire : il y a d’un côté l’aspect technique de l’ISAE-SUPAERO et de l’autre, l’aspect managérial et financier d’HEC. L’ISAE-SUPAERO a continué le master de façon indépendante aujourd’hui et j’ai pu avoir la chance de témoigner et participer à des jurys. On sent l’inspiration et la motivation entrepreneuriale des étudiants. Je pense qu’il y a des bases hors ingénierie qui sont importantes en amont : savoir faire un business plan, avoir des notions de finance, juridique. Ce que je remarque aussi, c’est qu’il y a beaucoup d’élèves qui candidatent auprès de start-ups et qui ont moins vocation à aller dans des grosses structures.

Que signifie pour vous le mot « réussite » ?

C’est lié au bonheur et à la satisfaction. Je pense que si nous sommes heureux dans ce que nous faisons et dans notre vie, c’est le but ultime. Nous sommes satisfaits parce que nous sommes investis, nous défendons quelque chose qui nous tient à cœur qu’il y a du sens dans ce que l’on fait.

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