Interview de Thomas Sentucq président de la Junior Entreprise « SUPAERO Junior Conseil »
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Mettre en pratique les enseignements des ingénieurs de demain pour les entreprises d’aujourd’hui : tel est le pari relevé par SUPAERO Junior Conseil (SJC), première Junior Entreprise aérospatiale française avec en moyenne 10 à 15 études signées pour un chiffre d’affaires entre 40.000 et 60.000 euros par an.
Qu’est-ce qu’une Junior entreprise ? Pouvez-vous nous présenter la SUPAERO Junior Conseil ?
Le mouvement des Junior Entreprises est le plus grand mouvement étudiant de France. Une Junior Entreprise fonctionne comme une entreprise, sur le modèle d’un cabinet de conseil. C’est une association composée d’étudiants qui gèrent et réalisent des missions pour des professionnels moyennant rémunération, les fonds récoltés servent au fonctionnement de l’association.
La SJC est l’une des seules associations étudiantes de l’ISAE-SUPAERO à s’autofinancer et à être autonome.
Fondée en 1979, SUPAERO Junior Conseil a pour vocation depuis 41 ans de mettre en relation les acteurs majeurs de l’industrie Aerospace & Defence et les étudiants de l’école à travers des projets à forte plus-value pédagogique.
Elle compte aujourd’hui à peu près 120 membres dont 10 membres du conseil d’administration (cycle ingénieur ou Master). Comme dans une entreprise, chacun a son rôle : président, RH, comptabilité, développement commercial, communication, responsable des gestions de projet…
La SJC réalise chaque année des études de plus en plus complexes, allant de la préconception du projet de navette spatiale Hermès par le CNES dans les années 90 à des essais thermiques sur le satellite EyeSat en 2017, sans oublier la conception d’un drone solaire à vol perpétuel l’année dernière.
Notre ambition est de lier l’excellence et la complexité du monde de l’aérospatial avec le dynamisme et l’innovation du mouvement des Junior-Entreprises.
Quelles actions menez-vous au sein de la SUPAERO Junior Conseil ?
Les administrateurs de la J.E. démarchent les entreprises pour trouver des études et sélectionnent des étudiants de l’école avec les compétences en adéquation avec les missions proposées.
Les prestations doivent être à « plus-value pédagogique » c’est-à-dire qu’elles doivent s’inscrire dans les enseignements des cursus et donc permettre aux élèves de les mettre en pratique en réalisant des projets concrets.
Nous visons des études complexes en ingénierie mais nous réalisons aussi des études plus orientées logiciel ou application ou encore des études de marché dans le domaine aérospatial.
Nous effectuons d’ailleurs chaque année l’étude premier emploi pour l’école.
Nous organisons aussi des événements avec nos partenaires, destinés principalement à du recrutement, ils sont une occasion privilégiée pour eux de nous rencontrer de façon plus informelle.
Si les entreprises souhaitent nous apporter des partenariats de compétences ou si elles ont des études à nous confier, qu’elles n’hésitent pas à nous contacter !
Pouvez-vous nous en dire plus sur vous et sur ce que cette expérience de Junior entreprise vous apporte ?
Je suis en 2ème année du cycle ingénieur. Trompettiste occasionnel dans la fanfare de l’école, je suis membre de l’association sportive et je pratique le water-polo.
Etre président d’une petite structure comme une JE m’amène à aborder de nombreux domaines. Le rôle principal du président est un rôle de représentant mais aussi de définir et mener à bien la stratégie. C’est une notion abstraite lorsque l’on est étudiant, mais il existe des méthodes et des outils qui permettent d’analyser son environnement.
Ma fonction de représentation couvre non seulement le mouvement des juniors entreprises national mais aussi le réseau toulousain, j’ai donc eu à intégrer une structure dans un mouvement et un cadre socio-économique.
Cette expérience m’a permis d’apprendre à m’ouvrir aux autres, à argumenter, à prendre la parole en public mais également à construire un réseau professionnel. C’est un moyen très efficace de rencontrer et d’échanger avec des étudiants d’autres écoles.
Elle m’a également amené à envisager un double diplôme en finance et stratégie à Science Po Paris. Pour ma carrière professionnelle, j’hésite encore entre la partie Conseil ou la mécanique des fluides, l’idéal pour moi serait de pouvoir allier les deux !