Elles font l’ISAE-SUPAERO : qui sont nos femmes de science ?

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À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes de ce 8 mars 2023, nous donnons la parole aux femmes de science qui font l’ISAE-SUPAERO !

Dans la continuité d’OSE l’ISAE-SUPAERO, notre programme d’Ouverture Sociale Etudiante, nous souhaitons sensibiliser les filles et les femmes aux métiers des sciences technologiques et susciter des vocations.

7 femmes enseignantes-chercheuses et doctorantes nous présentent leur travail, nous expliquent leur choix de s’orienter vers une carrière scientifique et de la poursuivre à l’Institut et leurs pistes d’amélioration ou de revendication pour augmenter la part féminine de ces métiers scientifiques !

Raphaëlle Roy

Enseignante-Chercheuse - Facteurs Humains et Neuroergonomie au DCAS

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Que faites-vous à l’ISAE-SUPAERO (poste occupé, missions, département...), sur quoi travaillez-vous en général et plus spécifiquement en ce moment, et les perspectives de vos recherches ?

Je suis Enseignante-Chercheuse dans l’équipe Facteurs Humains et Neuroergonomie du département de conception et conduite des véhicules aérospatiaux (DCAS). Je travaille principalement sur le suivi des opérateurs en interaction avec des systèmes critiques, par le biais de mesures en électrophysiologie et grâce à des outils d’apprentissage automatique. Depuis peu, j’applique également ces méthodes à l’interaction humain-robot. Le but de ces études est double : comprendre le fonctionnement cognitif des humains lors de leur interaction avec des systèmes critiques, et de proposer également des solutions pour la prise en compte d’états dits dégradés, tels que des états de fatigue ou de stress.

Qu’est-ce qui a été déterminant pour vous de choisir une carrière scientifique et de la poursuivre (à l’ISAE-SUPAERO) ?

Ce qui m’a attiré vers ce métier est la curiosité, l’envie de comprendre, mais aussi le contact des étudiants et la liberté de poursuivre mes recherches propres et de m’organiser à ma façon au quotidien. Mon arrivée à l’ISAE-SUPAERO s’est faite par hasard, car après ma thèse à Grenoble, je devais normalement partir en Allemagne. Un jeu de circonstance a fait que mon financement prévu n’a pas pu être disponible à temps. Une amie m’a parlé de cet institut et du groupe de recherche que j’ai alors contacté. Après un court post-doctorat un poste d’enseignante-chercheuse s’est ouvert, que j’ai eu la chance d’obtenir !

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer ou revendiquer pour augmenter la part féminine de ces métiers scientifiques ?

Comme dans tous les métiers, améliorer la transparence salariale permettrait de mettre au jour les inégalités et ainsi de mieux les combattre. De plus, la mise en place de salaires comprenant une part variable a été démontrée comme pénalisant principalement les femmes, je pense donc que c’est une méthode à éviter. Une meilleure répartition des tâches et des responsabilités permettrait peut-être de pallier en partie ces disparités et l’autocensure qui peut également persister. Les instituts mettant en place de telles mesures nous enverraient ainsi un message fort en nous montrant que nous serons bien considérées comme égales à nos collègues hommes à tous les niveaux, salarial, mais aussi dans le contenu du travail.


Anaïs Chambon

Doctorante au DAEP/DMSM

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Sa thèse porte sur l’étude expérimentale et analytico/numérique des instabilités aéroélastiques de rotor à pales flexibles. En d’autres mots : elle étudie les instabilités engendrées par les intéractions fluide-structure des pales de rotor.

Que faites-vous à l’ISAE-SUPAERO (poste occupé, missions, département...), sur quoi travaillez-vous en général et plus spécifiquement en ce moment, et les perspectives de vos recherches ?

Je suis en dernière année de doctorat au DAEP/DMSM où ma thèse porte sur l’étude expérimentale et analytico/numérique des instabilités aéroélastiques de rotor à pales flexibles. Ce qui en d’autres mots signifie que j’étudie les instabilités engendrées par les interactions fluide-structure des pales de rotor.

Qu’est-ce qui a été déterminant pour vous de choisir une carrière scientifique et de la poursuivre (à l’ISAE-SUPAERO) ?

Au collège, il est demandé d’effectuer un stage d’une semaine en entreprise. Or, comme à cet âge-là, j’étais passionnée par les volcans, j’ai eu la chance de faire mon stage à l’observatoire volcanologique et sismologique de la Guadeloupe, d’où je suis originaire. J’ai par la suite eu l’occasion de rencontrer et de travailler avec des scientifiques et des chercheurs, ce qui m’a conforté dans l’idée de faire un métier scientifique.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer ou revendiquer pour augmenter la part féminine de ces métiers scientifiques ?

Encourager les jeunes filles à s’orienter vers des domaines scientifiques et à rester sur cette voie, surtout vers l’âge du lycée où le choix peut être altéré par l’environnement social ou la société. Mais si on encourage les plus jeunes, il faut susciter l’envie en donnant les mêmes perspectives d’évolution aux femmes qu’aux hommes dans ces métiers.


Annafederica Urbano}

Professeur associé en Lanceur et Systèmes Spatiaux au DCAS

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Que faites-vous à l’ISAE-SUPAERO (poste occupé, missions, département...), sur quoi travaillez-vous en général et plus spécifiquement en ce moment, et les perspectives de vos recherches ?

Je suis professeur associé en Lanceur et Systèmes Spatiaux au sein du département de conception et conduite des véhicules aérospatiaux (DCAS) dans le groupe de recherche SaCLaB sur les concepts spatiaux avancés. Je dispense des cours sur les systèmes de lancement et sur la propulsion fusée et mène des activités de recherche sur ces thématiques. Je m’intéresse à la gestion des propergols cryogéniques dans les réservoirs des moteurs fusées, aux phénomènes de combustion à l’intérieur des chambres des moteurs fusées liquides et à la conception de ces dernières ou encore à l’optimisation de systèmes lanceurs. L’objectif long terme de mes recherches et de pouvoir étudier une série de phénomènes physiques liés aux écoulements diphasiques et supercritiques dans les moteurs fusées afin de développer des modèles pour leur conception.

Qu’est-ce qui a été déterminant pour vous de choisir une carrière scientifique et de la poursuivre (à l’ISAE-SUPAERO) ?

J’ai choisi ce métier, car je suis passionnée par la propulsion fusée et par l’énorme diversité de phénomènes physiques complexes qui en régissent leur fonctionnement et qui soulèvent une multitude de questions scientifiques multidisciplinaires. Enseigner permet de transférer ces connaissances et cette passion aux nouvelles générations de chercheurs et ingénieurs. Le métier de chercheur signifie se poser continuellement des questions et tenter de trouver un chemin pour y répondre. C’est un travail en évolution permanente qui est très enrichissant. L’ISAE SUPAERO est l’endroit idéal pour mener cette carrière dans le domaine de l’ingénierie aérospatiale.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer ou revendiquer pour augmenter la part féminine de ces métiers scientifiques ?

Bonne question… Dois-je vraiment trouver une réponse à cette question  ? La seule chose que je me sens de dire c’est que l’exemple aide  : donc je pense que plus, il y aura de femmes dans ces métiers, plus dejeunes femmes auront envie de s’y tourner. Il faut donc valoriser la position des femmes dans ces métiers et communiquer vers les nouvelles générations dès le plus jeune âge, dès l’école primaire.


Stéphanie Lizy-Destrez

Enseignante-Chercheuse - Concepts spatiaux avancés au DCAS

stéphanielizydestrez2023

Que faites-vous à l’ISAE-SUPAERO (poste occupé, missions, département...), sur quoi travaillez-vous en général et plus spécifiquement en ce moment, et les perspectives de vos recherches ?

Je suis Enseignante-Chercheuse au Département de Conception et Conduite des Véhicules Aéronoautiques et Spatiaux (DCAS), responsable du groupe de recherche Concepts Spatiaux avancés ( SaCLaB). Je suis responsable du domaine Conception et Opérations des Systèmes Spatiaux(COS)dans la formation ingénieur et cheffede programme des programmes de Mastère Spécialisé® TAS ASTRO et TAS ASTRO SEEDS.

Je suis également le référent d’un ESA-LAB sur le thème de "Responsible and sustainable space exploration". En recherche, je m’intéresse à l’exploration spatiale robotique et habitée qui se décline en trois thématiques :

1 - l’astrodynamique et plus particulièrement à l’optimisation des trajectoires de transfert et de rendez-vous en dynamique non képlérienne (dans le système Terre-Lune, Mars et ses satellites et les astéroïdes)

2 - l’évolution des performances des équipages au cours de missions spatiales de longue durée (autonomie, interface homme-rover …)

3 - les débris spatiaux : étude des comportements long terme, quantification et propagation d’incertitudes, recyclage

Avec mon groupe de recherche, nous souhaitons contribuer aux futures missions d’exploration habitées et robotisées : analyse mission, conception des systèmes spatiaux (nouveau système de transport, dépôt de carburant, habitat, rover d’exploration) et la gestion des débris et des déchets générés par ces activités.

Qu’est-ce qui a été déterminant pour vous de choisir une carrière scientifique et de la poursuivre (à l’ISAE-SUPAERO) ?

Dès mon plus jeune âge, j’ai toujours été émerveillée par l’infinité de l’Espace. A sept ans, j’ai eu la chance de visiter l’Observatoire de Nice-Côte d’Azur. J’ai été passionnée par les télescopes, les coupoles et les ordinateurs que j’y ai vus. Ma vocation était née, mais mon projet n’était pas clairement défini.

Je me suis ensuite plongée dans la vie de Marie Curie et ai été admirative de son courage et de sa volonté. J’ai compris que je voulais faire de la recherche.

J’ai donc orienté mes études pour suivre cette envie. Après les classes préparatoires aux grandes écoles, j’ai intégré par choix SUPAERO. Après l’obtention de mon diplôme d’ingénieur, j’ai travaillé pendant 15 ans dans l’industrie spatiale et auprès du CNES, où j’ai pu participer aux opérations de l’ATV, premier cargo européen de ravitaillement de l’ISS.

Cette étape a été déterminante dans ma carrière : elle a confirmé ma passion pour le vol habité et m’a rappelé mes rêves de recherche. C’est alors que j’ai postulé à l’ISAE-SUPAERO.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer ou revendiquer pour augmenter la part féminine de ces métiers scientifiques ?

Grâce à mes participations au sein des actions de OSE l’ISAE-SUPAERO et de ISAELLES, j’ai pu observer que le plus grand frein vient du manque de confiance des jeunes femmes en leur capacité. Certaines ont de belles ambitions et des rêves de métiers scientifiques. Mais dans la plupart des cas, et dès le plus jeune âge, elles rencontrent des sentences sur ces professions, qui seraient soi-disant non destinées aux femmes, car trop difficiles, trop compétitives, demandant de l’autonomie, de la prise de risque, de l’affirmation de soi...

C’est sur ces limitations que nous devons mettre des efforts, en les rassurant, en les encourageant et en les écoutant, notamment en rendant les femmes scientifiques plus visibles au sein de la société !


Mélanie Drilleau

Ingénieure-Chercheuse - Systèmes spatiaux pour la planétologie et ses applications au DEOS

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Mélanie Drilleau, ingénieure de recherche du groupe SSPA

Que faites-vous à l’ISAE-SUPAERO (poste occupé, missions, département...), sur quoi travaillez-vous en général et plus spécifiquement en ce moment, et les perspectives de vos recherches ?

Je suis Ingénieure-Chercheuse au département électronique optronique et Signal (DEOS), dans l’équipe des systèmes spatiaux pour la planétologie et ses applications (SSPA). Mon axe de recherche principal est de contraindre la structure interne des corps planétaires,comme la Terre, la Lune, Mars, les astéroïdes, grâce à la sismologie, pour mieux comprendre la formation et l’évolution de notre système solaire.

Qu’est-ce qui a été déterminant pour vous de choisir une carrière scientifique et de la poursuivre (à l’ISAE-SUPAERO) ?

Ce choix est bien sûr le fruit de déclencheurs multiples, mais je pense que j’ai toujours été fascinée par le fait d’expliquer des phénomènes naturels qui dépassent l’échelle humaine, aussi bien d’un point de vue spatial que temporel. Dans mes études universitaires, mes rencontres avec des enseignant-e-s aux recherches motivantes m’ont aussi confortée dans ce choix.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer ou revendiquer pour augmenter la part féminine de ces métiers scientifiques ?

Je pense que la clé réside principalement dans l’éducation des enfants filles et/ou garçons. Les représentations binaires traditionnelles de la fille "bonne élève obéissante à l’école" et du garçon "transgresseur et leader" sont toujours d’actualité. A la maison comme à l’école, valorisons la prise d’initiative de tous les enfants : filles et/ou garçons. Encourageons-les à prendre la parole tout en écoutant la parole des autres avec attention et bienveillance.


Naomi Murdoch

Chercheuse - Planétologie et instrumentation spatiale au DEOS

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Que faites-vous à l’ISAE-SUPAERO (poste occupé, missions, département...), sur quoi travaillez-vous en général et plus spécifiquement en ce moment, et les perspectives de vos recherches ?

Je suis chercheuse en planétologie et instrumentation spatiale dans l’équipe des systèmes spatiaux pour la planétologie et ses applications (SSPA) à l’ISAE-SUPAERO.

Mes intérêts de recherche sont liés à la compréhension des propriétés physiques et de l’évolution géophysique des astéroïdes et des planètes telluriques. J’étudie l’interaction entre l’instrumentation spatialeet l’environnement de surface des corps planétaires afin de préparer des missions spatiales interplanétaires et de permettre une interprétation la plus précise possible des données.

Actuellement j’analyse les données issues de trois missions spatiales (InSight, Mars2020 Perseverance et DART) et en parallèle je contribue à la préparation de deux futures missions spatiales. Celle de la sonde Hera qui rendra visite à l’astéroïde Didymos, qui sera la suite de la mission DART et celle du rover MMX qui ira sur la surface de Phobos, une lune de Mars.

Qu’est-ce qui a été déterminant pour vous de choisir une carrière scientifique et de la poursuivre (à l’ISAE-SUPAERO) ?

J’ai toujours aimé la physique mais j’ai pu poursuivre une carrière scientifique en grande partie grâce aux rencontres avec des collègues qui m’ont toujours tirée vers le haut !

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer ou revendiquer pour augmenter la part féminine de ces métiers scientifiques ?

Assurer l’égalité des salaires.

Avoir un congé paternité obligatoire de la même durée que le congé maternité. Cela réduirait les freins dans les recrutements, les promotions, etc. car les employeurs n’auraient plus l’impression de prendre un “risque maternité” en engageant une femme.


Valérie Budinger

Enseignante-Chercheuse - Contrôle des systèmes et électrification des aéronefs au DCAS

valériebudinger2023

Que faites-vous à l’ISAE-SUPAERO (poste occupé, missions, département...), sur quoi travaillez-vous en général et plus spécifiquement en ce moment, et les perspectives de vos recherches ?

Je suis Enseignante-Chercheuse au Département Conception et Conduite des Véhicules Aéronautiques et Spatiaux (DCAS). J’enseigne et je fais de la recherche dans le domaine du contrôle des systèmes et de l’électrification des aéronefs qui est une stratégie envisagée pour contribuer à la décarbonation du transport aérien.

Depuis 5 ans, j’assure également la direction du département composé de 36 permanents et 45 doctorants et post-doctorants.

Qu’est-ce qui a été déterminant pour vous de choisir une carrière scientifique et de la poursuivre (à l’ISAE-SUPAERO) ?

Pourquoi une carrière scientifique ?

Le choix d’une carrière scientifique est lié à la capacité de pouvoir créer en exerçant ce type de métier. Evidemment, il existe plusieurs formes de création. Ma source de motivation est la création d’objets technologiques qui peuvent être utiles à la société.

Le choix de la carrière d’enseignant-chercheur a été guidé par mon goût pour le partage des connaissances et par le challenge scientifique apporté par les projets de recherche. Ce sont des projets d’une durée de 2 ou 3 ans en général qui conduisent à se poser régulièrement des questions sur des problématiques technologiques ou méthodologiques d’actualité, ce qui est très stimulant. De plus, faire de la recherche permet de continuer à se former pour mieux former les étudiants. Le métier est donc très complet à mon sens.

Pourquoi l’ISAE-SUPAERO ?

Ma première motivation pour intégrer l’ISAE-SUPAERO a été d’enseigner dans un institut de haut niveau avec une pluralité de formations. Je suis en relation avec des étudiants de plusieurs nationalités dans des parcours de formation variés (formation d’ingénieurs en français ou en anglais et formation en alternance). Les échanges sont très enrichissants.

Ma seconde motivation est liée aux conditions offertes à l’ISAE-SUPAERO pour réaliser des activités de recherche. En plus des contacts industriels pour travailler sur des projets de recherche avec des problématiques concrètes, l’ISAE-SUPAERO est doté de moyens d’essais et de fabrication performants gérés par des équipes techniques qui travaillent avec les chercheurs pour réaliser des démonstrateurs pour tester et valider des concepts. Ce sont des conditions de travail rares et précieuses pour un chercheur.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer ou revendiquer pour augmenter la part féminine de ces métiers scientifiques ?

Respecter l’égalité de l’accès aux postes à responsabilité et des salaires dans ces métiers.

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