Bastien Fabre, d’Iris Lab : « Grâce à l’écosystème innovation de l’ISAE-SUPAERO, on s’est dit que créer une start-up était possible ! »
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Bastien Fabre, 26 ans, a fondé sa start-up deep tech avec son camarade de promo de l’ISAE-SUPAERO, Nicolas Bourliatoux.
Iris Lab développe une technologie innovante pour recharger des drones en vol sans fil, par flux optique.
Elle est répertoriée dans les « 100 start-ups où investir en 2024 » du magazine Challenges.
Vous avez créé Iris Lab alors que vous étiez encore étudiants du cursus ingénieur à l’ISAE-SUPAERO, quel rôle a joué l’Institut dans votre désir d’entreprendre ?
Bastien Fabre : Étudiants, nous avions déjà l’idée de nous lancer dans l’entrepreneuriat. Mais au début, on ne se voyait pas le faire tout de suite après l’école… Et puis, en étant baigné dans l’écosystème innovation de l’ISAE-SUPAERO, nous nous sommes dit que c’était possible ! Nous avons commencé à y réfléchir sérieusement lors de notre Projet de Fin d’Études (PIE). On était alors trois sur le projet. Nicolas et moi avons pu le concrétiser en créant notre start-up, qui a été d’abord été hébergée à l’InnovSpace de l’ISAE-SUPAERO. Nous avons aussi pu bénéficier du dispositif Lanceur d’Étoiles [lire encadré]. Enfin, nous avons reçu de l’aide financière via la Fondation ISAE-SUPAERO, l’association Alumni et des bourses périscolaires. L’Institut et ses écosystèmes ont vraiment facilité la création de la start-up et pour cela, nous les en remercions beaucoup !
La technologie que vous avez développée est directement inspirée des connaissances que vous avez acquises à l’ISAE-SUPAERO, pouvez-vous nous expliquer en quoi ?
B. F. : Nous sommes partis du constat que les systèmes autonomes, comme les robots logistiques ou les drones, ont actuellement une autonomie très faible, et avons cherché à développer une technologie de recharge sans fil. Cette idée nous est venue de notre cursus spatial à l’ISAE-SUPAERO, car le spatial nécessite des systèmes autonomes. Nous étions fascinés par le Space Based Solar Power, une technologie qui relève actuellement de la science-fiction, mais permettrait de récolter de l’énergie dans l’espace. Nous sommes partis de ces réflexions sur le spatial pour une application concrète dans le domaine terrestre, en nous focalisant sur les drones : le projet d’Iris Lab est de développer une technologie de transmission de puissance sans fil par flux optique.
2024 semble être l’année d’Iris Lab, qui a été classée dans les « 100 start-ups où investir » du magazine Challenges. Où en est la start-up dans son développement ?
B. F. : Nous avons rejoint Agoranov, incubateur spécialisé dans la deep tech qui est basé à Paris, et sommes en train de mettre au point notre deuxième prototype. En parallèle, nous faisons partie de la cohorte S24 d’Entrepreneur First à Station F. Nous souhaitons débuter une levée de fonds de 3 millions d’euros dans le but de lancer la production d’une présérie avec un partenaire industriel et financer le recrutement d’ingénieurs. L’idée serait de mettre cette présérie sur le marché à horizon 2025-2026. Nous avons aussi recruté un CTO (Chief Technical Officer), Lakshman Srinivasan, qui a un profil de chercheur dans le photovoltaïque, et des stagiaires. Quant à la distinction dans Challenges, elle a constitué un bon coup de pouce. Grâce à elle, Iris Lab a gagné à la fois en visibilité et en crédibilité.
Quels conseils donneriez-vous à des étudiants qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
B. F. : Qu’ils essaient ! Et qu’ils discutent avec des entrepreneurs. Lorsque nous étions étudiants, nous avons bien été aidés par David Henri, le fondateur d’Exotrail. Être accompagné et bénéficier des conseils de quelqu’un qui a connu le même parcours et des problématiques similaires, cela facilite les choses !
Les fondateurs d’Iris Lab
Nicolas Bourliatoux, 25 ans : CEO (Chief Executive Officer), diplômé du cursus ingénieur ISAE-SUPAERO 2023 spécialité Automatique ; stages de césure à Exotrail et ArianeGroup.
Bastien Fabre, 26 ans : COO (Chief Operating Officer), diplômé du cursus ingénieur ISAE-SUPAERO 2023 spécialité Mécanique des fluides, en double-diplôme avec HEC spécialité Finances.
Lanceur d’étoiles, un dispositif impulsé par l’ISAE-SUPAERO
Le dispositif Lanceur d’étoiles, dont l’ISAE-SUPAERO a participé à la création, a fait l’objet d’un lancement public en mars 2023. Ce consortium a pour objet de favoriser l’émergence et le développement de start-ups deep tech dans les secteurs aéronautique, spatial et défense, sur le territoire de l’Académie de Toulouse. Il propose aux start-ups bénéficiaires un accompagnement gratuit et sur-mesure de 3 à 18 mois pour booster leur projet. L’ISAE-SUPAERO y joue un rôle majeur puisque six des sept startups accompagnées dès 2022 sont issues de ses rangs.