Transport en avion de personnels de santé, dons de masques, tutorat d’étudiants, fabrication de visières, l’ISAE-SUPAERO répond à l’appel à solidarité.

Malgré la fermeture de son campus depuis le 16 mars, l’Institut s’implique dans ces actions, grâce à ses personnels en télétravail et au volontariat de ses étudiants.

Voler en soutien d’Aviation Sans Frontières

En réponse à l’appel à solidarité de l’industrie aéronautique - et en soutien à l’initiative de l’ONG Aviation Sans Frontières parrainée par Thomas Pesquet (ISAE-SUPAERO 2001) - Wingly, la plateforme de partage de vol en Europe créée par Bertrand Joab-Cornu (ISAE-SUPAERO 2016), a lancé une plateforme collaborative destinée à transporter gratuitement et en urgence du personnel de santé pour lutter contre le Covid-19.

La communauté de l’aviation d’affaire s’est immédiatement mobilisée pour permettre le bon fonctionnement de cette plateforme en mettant à disposition avions, personnels ou carburants nécessaires aux vols. L’ISAE-SUPAERO participe à cette initiative, et a déjà permis ce lundi le transport d’un médecin réanimateur de Toulouse à Vesoul grâce à la mise à disposition par l’Institut d’un avion, d’un pilote et de mécaniciens.

“Lorsque Wingly a été sollicité pour construire la plateforme de mise en relation entre le personnel médical et le monde de l’aviation d’affaire, nous n’avons pas hésité un seul instant. Avoir l’opportunité d’apporter notre connaissance du digital, de l’économie collaborative et de l’aviation sur ce projet en période de crise était pour nous une évidence. Nous avons directement mobilisé notre équipe de développement web afin de créer la plateforme en moins de 5 jours, week-end inclus. Dès aujourd’hui elle va pouvoir participer à la lutte contre le Covid-19.” précise Bertrand Joab-Cornu, cofondateur de la plateforme de coavionnage Wingly.

Plus d’information sur https://asfcovid.wingly.io/

Dons de masques FFP2 à l’ARS

L’Institut a répondu présent à l’appel à solidarité lancé par l’Agence régionale de santé (ARS) en cédant son stock de 9000 masques FFP2. Le Secrétariat Général pour l’Administration (SGA) du Ministère des Armées a donné l’autorisation de donner ces équipements de protection, permettant ainsi de soutenir les soignants dans leur implication pour la protection de nos concitoyens. Ces équipements étaient prévus initialement pour la lutte contre le virus H1N1.

Les laboratoires des Départements de la Recherche et des Ressources Pédagogique (DRRP) ont également participé à ces contributions en faisant don à l’ARS des équipements de protection utilisés dans les laboratoires de recherche et les salles blanches. Il s’agit de masques et de l’ensemble de leurs compléments vestimentaires, charlottes, caches barbe (pour les hommes, à mettre au-dessus du masque), sur-chaussures, gants nitrile non poudrés utilisés lors de manipulations de systèmes spatiaux.

Anthony Sournac, ingénieur de recherche au département électronique, Optronique et Signal (DEOS) explique : "En temps habituels, les masques sont utilisés lors de manipulations de systèmes dits "de vol" dans le cadre de la recherche spatiale. Il s’agit de l’ensemble des systèmes couplant pièces mécaniques, électroniques, capteur, antennes, constituant un instrument spatial, un satellite…. Les gants sont aussi indispensable lors de manipulation du matériel, le sébum généré par la peau des mains est aussi un polluant non désiré sur le matériel".

Comme pour l’être humain, l’objectif de ces équipements en recherche est d’éviter la contamination du matériel par les postillons et la vapeur générée par les discussions des opérateurs. Cette humidité amenée par les humains peut provoquer des problèmes d’oxydation sur les cartes électroniques et les mécaniques avec traitement de surface particuliers. Elle peut générer également une pollution cellulaire/bactérienne, problématique en cas de recherche de vie ailleurs, comme sur Mars. Il est très important de limiter la pollution de ces systèmes sur Terre.

L’ensemble de ces équipements est utilisé au DEOS par le groupe de recherche Systèmes Spatiaux pour Planétologie & Applications (SSPA) pour l’assemblage et le test de CubeSat comme Entrysat ou pour des instruments comme le microphone martien dans sa partie électronique et capteurs.

Les étudiants mobilisés

L’ISAE SUPAERO, par son programme d’Ouverture Sociale, en partenariat avec l’INSA Toulouse et le Rectorat, a mobilisé ses étudiants, doctorants, personnels et alumni afin de soutenir les lycéen-ne-s de premières et de terminales générales et technologiques à dominantes scientifiques de l’Académie de Toulouse. La priorité est donnée aux jeunes dont les parents sont fortement mobilisés, dans les services de santé, les armées, la police, les pompiers, la préfecture, les employés de mairie, dans les métiers de l’alimentaire… et aux familles ne disposant pas des ressources nécessaires pour accompagner leur enfant, notamment dans ou à proximité des quartiers sensibles de la ville.

Chaque lycéen-ne bénéficie de l’accompagnement méthodologique et disciplinaire d’un tuteur volontaire sur toute la durée du confinement. Les séances se font par groupes de deux à trois jeunes par étudiants/professionnels, sous la forme de rendez-vous en ligne à raison de deux fois une heure par semaine.

À ce jour plus de 120 étudiants, doctorants, personnels et alumni des deux établissements d’enseignement supérieur participent à cette action de continuité pédagogique et solidaire. Côté tuteurés, les lycéen-ne-s de l’Académie Toulousaine s’inscrivent tous les jours et devraient être rejoints par ceux de l’Académie de Montpellier au retour des vacances.

La gestion de cette action solidaire est assurée par Julie DEVAUX, étudiante de dernière année du cursus ingénieur de l’ISAE-SUAPERO. En complément de ce projet, un programme de conférences scientifiques et de partages d’expériences professionnelles à distance sera proposé dès la semaine du 20 avril aux collégiens et lycéens suivis par l’ISAE-SUPAERO et l’Ecole Polytechnique. Un panel d’alumni des deux Écoles s’attachera à présenter un pan de leur métier et à conseiller les jeunes sur leur parcours.

L’InnovSpace imprime sa volonté d’entraide

Les fablabs managers fraîchement installés dans le nouvel InnovSpace avaient à cœur de ne pas laisser leur imprimante 3D et leur stock de filament PLA en sommeil. Ils ont souhaité répondre à un besoin de visière de protection exprimé sur les réseaux sociaux par du personnel soignant et non soignant dans la lutte contre la propagation du coronavirus.

Dan Nguyen, Stéphane Baudru et Luc Patouillard ont récupéré des plans mis à disposition par un réseau de maker, avec l’objectif de fabriquer des visières validées par le corps médical. "Pour le moment nous répondons à une demande faite pas SOS médecins pour une vingtaine de visière. La production est d’une dizaine par jour et reste assez symbolique pour le moment, car seul les responsables du Fablab peuvent utiliser les machines et uniquement durant la journée, en respectant l’ensemble des gestes barrières. Nous les mettons à disposition gratuitement à l’accueil de l’école" précise Dan Nguyen, chargé de mission innovation et entrepreneuriat.